Piston et Bigoudis essaient la Lexus CT200h

Comparos
mercredi, 20 juin 2012
Depuis que Lexus a lancé son "bébé hybride" CT200h l'an dernier, Martin Lessard rêvait d'en faire l'essai: "Je voulais voir si ça valait la peine". La réponse? Positive, en dépit d'une boîte de transmission qui le déçoit.

Mais pour sa conjointe Céline Huneault, qui a le bonheur de n'avoir qu'à marcher pour se rendre au boulot, les avantages hybrides ne signifient rien. Et de surcroît: "Il y a trop de pitons là-dedans!"

Le principe de cette chronique 'Piston et Bigoudis' est fort simple: nous prêtons un véhicule de presse à un couple qui, pendant deux semaines, en fait extensivement l’essai pour le compte du Guide de l’Auto. Les deux participants ont une consigne à respecter: noter toutes leurs impressions, bonnes ou mauvaises, grandes ou petites, intelligentes ou nigaudes. Ces « j’aime » et « je n’aime pas »,  chaque essayeur doit les garder pour lui-même, question de ne pas dénaturer l’expérience de l’autre. Pas facile, nous dit-on…

Ce mois-ci, Céline Huneault et Martin Lessard ont essayé pour nous la Lexus hybride CT200h, avec moteur quatre cylindres de 1,8 litre et apport électrique, pour 134 chevaux transigés par une boîte CVT. Prix d’étiquette pour cette variante dotée du groupe Premium: 35 950$, incluant la climatisation automatique bi-zone, la mémoire de positionnement du siège conducteur, le revêtement de cuir, la caméra de recul et les essuie-glace sensibles à la pluie  (mais excluant les frais de transport de 1950$ et les taxes). Notez que la variante de base de la Lexus CT200h débute à 30 950$.

 Voici ce qu’ils en ont dit.

 Piston: Martin Lessard

 Âge: 40 ans

 Résidence: Pointe-aux-Trembles

 Métier: Chef de service qualité - Camoplast

 Au quotidien: Toyota Solara décapotable 2004

Une hybride. Notre essayeur Martin Lessard voulait expressément tester une voiture hybride. Le trajet qui le mène et le ramène de son travail lui fait quotidiennement parcourir 200km, souvent dans la congestion du pont-tunnel Louis-Hippolyte Lafontaine. "Je voulais voir si ça valait la peine d'envisager une hybride comme prochaine voiture," a-t-il dit.

La réponse, du moins en ce qui concerne la Lexus CT200h, est: oui. "Une fois que j'ai compris comment optimiser le mode électrique, j'ai réussi à faire du 5,2L/100km et ce, pendant tout un réservoir. Pourtant, je n'ai pas ménagé la voiture; même que je l'ai brassée un peu."

C'est que l'hybride incite pareille conduite, dit notre essayeur: "L'agrément de conduite est au rendez-vous et la tenue de route est solide, même sur les routes sinueuses. Sauf que le moteur est de petite cylindrée et on se sent obligé de le pousser pour obtenir de la vitesse." Et c'est là qu'entre en scène le principal point négatif que Martin Lessard attribue à la CT200h: la transmission à variation continue.

Une CVT? En ville, seulement.

"En ville, cette CVT est transparente, j'aime le fait qu'elle réponde tout de suite, en instantané. Mais nous sommes allés en Beauce et c'est alors une tout autre histoire. En région montagneuse, il faut constamment rétablir de l'accélérateur, ne serait-ce que maintenir la cadence. Et ça s'accompagne d'une sonorité pas sportive du tout - on est loin de l'orchestre symphonique, croyez-moi."

Sinon, Martin a beaucoup apprécié les essuie-glace sensibles à la pluie ("Très pratiques quand la pluie n'est pas persistante"), la radio satellite ("Mais je ne sais pas si je m'abonnerais") et, surtout, la clé intelligente ("Merveilleuse invention, la meilleure du monde!").

Il a eu un coup de coeur particulier pour le design extérieur: "J'aime beaucoup les devantures de Lexus et je ne déteste pas du tout les hatchbacks. Oui, la CT200h telle qu'essayée demande assez cher - 35 900$ - mais côté luxe, finition, assemblage et qualité de peinture, elle a l'air d'une voiture de ce prix-là."

Bref, l'hybride de Lexus a convaincu notre essayeur, en dépit de sa transmission CVT: "Avec les prix de l'essence tels qu'on les connaît, j'irais facilement vers ce compromis - tant que j'habite en ville. Si je résidais en Beauce ou dans Charlevoix, j'y penserais deux fois. Mais en situation urbaine, la CT200h est agréable à conduire, elle a un côté pratique et... elle coûte peu cher à la station-service!"

Bigoudis: Céline Huneault

Âge: 53 ans

Résidence: Pointe-aux-Trembles

Métier: Lamineuse pièces aéronautiques - Marquez Transtech

Au quotidien: Toyota Matrix 2007

S'il n'en tenait qu'à Céline Huneault, il n'y aurait pas de voiture dans son entrée de garage. Une moto, oui, mais pas une auto: "Pour me rendre au boulot, il me faut à peine trois minutes... à pied." Mais bon, la vie étant ce qu'elle est, notre essayeuse s'est prêtée à l'essai de l'hybride de Lexus.

Premier coup d'oeil: "La silhouette est super belle. De fait, elle a un peu le genre de ma Matrix - les dimensions aussi - mais elle est définitivement plus belle."

Comme elle et son conjoint possèdent chacun un véhicule Toyota, Céline ne s'est pas sentie outre mesure dépaysée par l'environnement intérieur. Sauf que... "Il y a trop de pitons." D'ailleurs, si elle a trouvé que les contrôles audio étaient situés trop bas à la console pour être manipulés de façon sécuritaire lors de la conduite, elle n'a pas pour autant adopté les commandes audio au volant.

Quand même, quelques gadgets l'ont séduit à bord de la CT200h: "J'ai adoré la caméra de recul et j'ai trouvé très agréable qu'on puisse ajuster la climatisation en deux zones. Aussi, un gros bravo pour les essuie-glace sensibles à la pluie." Sinon, une fois encore: "Il y a trop de pitons."

Le confort des sièges l'a satisfaite ("Ils sont larges"), mais les appuie-bras n'étaient pas accessibles "et ça me tanne d'avoir toujours les bras sur moi."

Côté comportement, Céline rejoint son conjoint: "La voiture tient bien dans les courbes, elle freine très bien (même que ça surprend, la première fois) et j'ai beaucoup aimé la conduite en mode Sport. Mais même là, il faut enfoncer l'accélérateur dans les côtes afin que ça avance - et ça devient alors bruyant."

Cargo restreint et... trop de pitons

Mais le principal point négatif de la CT200h, de l'avis de notre essayeuse, est le cargo restreint: "L'espace est vraiment petit comparé à celui de ma Matrix. Pour faire tenir tout ce dont on a besoin à bord, il a fallu rabattre les sièges et si on avait eu des passagers à trimballer, ils seraient restés sur le bord du chemin..."

Donc Céline, pour qui "la consommation d'une voiture ne m'intéresse pas" (ah, le bonheur de se rendre à pied au travail...), ne voit pas l'intérêt de payer davantage pour une hybride: "La Lexus CT200h fait du sens pour son prix versus ses attributs, mais personnellement, je regarderais autre chose avant de jeter mon dévolu sur elle. Ne serait-ce... parce qu'il y a trop de pitons là-dedans!"

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