Contrôle électronique de stabilité: discret, efficace… et désormais obligatoire

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lundi, 5 septembre 2011
Le contrôle électronique de stabilité, ou ESC, vous connaissez? Vous devriez, parce que ce dispositif est aussi marquant pour la sécurité automobile que la ceinture de sécurité et les freins ABS. D’ailleurs, depuis le 1er septembre, il est devenu obligatoire au Canada et aux États-Unis.

La nouvelle Norme de sécurité des véhicules automobiles du Canada s’applique sur tous les véhicules de tourisme (4536kg et moins) fabriqués depuis le 1er septembre 2011 et vendus au pays. Cette législation est harmonisée avec la réglementation américaine.

Gros changement dans le paysage automobile? Pas vraiment. Déjà au tournant du millénaire, les véhicules de luxe étaient livrés avec ce qui portait alors différents vocables : Stabilitrack (GM), Advance Trac (Ford), PSM (Porsche), VSA (Honda/Acura), VSC (Lexus/Toyota), DSC (BMW).

Qu’importe l’appellation, le contrôle électronique de stabilité (ou ESC, pour electronic stability control) s’est démocratisé au fil de la dernière décennie. Au point que cette année, mis à part quelques irréductibles, la majorité des modèles l’offrent, de série ou en option. Un ‘cadeau’ peu coûteux : selon l’américaine National Highway Traffic Safety Administration, l’ESC représente un coût supplémentaire d’à peine une centaine de dollars pour un véhicule déjà équipé de freins ABS.

C’est que le dispositif utilise les capteurs déjà en place pour faire son boulot, c'est-à-dire déterminer si la trajectoire du véhicule correspond à la direction qu’on donne au volant. En cas de dérapage, le système applique automatiquement les freins aux roues qui en ont besoin – il peut même réduire la puissance du moteur. Sans que le conducteur n’ait à réagir (bien souvent, il ne s’en rend d’ailleurs même pas compte), l’ESC rétablit la stabilité directionnelle. Sur certains camions, un capteur additionnel aide également à réduire les risques de capotage.

Il a été prouvé au fil des années que le contrôle de stabilité électronique réduit jusqu’à 30% certains types de collisions, notamment les pertes de contrôle. Transports Canada soutient qu’en 2006, si tous les véhicules sur nos routes avaient été équipés de l’ESC, 225 vies auraient été sauvées et 755 personnes n’auraient pas été blessées. « Des dispositifs qui permettent une telle diminution des victimes de la route, c’est très rare, » dit Denis Boucher, ingénieur principal à l’organisme gouvernemental pour la recherche sur les préventions des accidents.

Le hic, c’est qu’encore trop peu de conducteurs savent ce qu’est l’ESC. Le plus récent sondage de Transports Canada (2008) a révélé que le quart des automobilistes qui conduisaient un véhicule qui en était muni… ne le savaient même pas.

Le meilleur ESC qui soit n’est pas miraculeux : il ne prévient pas tous les dérapages. Les conducteurs doivent donc continuer à jouer de prudence dans leurs manœuvres.

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