Êtes-vous un éco-conducteur?

Dossiers
mardi, 20 avril 2010
Nous pourrions vous assommer de chiffres et encore de chiffres afin de vous convaincre que l’éco-conduite, ça peut sensiblement réduire votre consommation en carburant.

Nous pourrions vous chanter qu’au même titre que le recyclage domestique, l’éco-conduite vous permet de poser un geste en faveur de l’environnement.

Oh, et nous pourrions enfin vous affirmer que l’éco-conduite augmente la durée de vie de vos freins, de vos pneus… et de votre véhicule en général.

Mais bon, même si nous vous disions tout ça, vous ne nous croiriez pas. Alors, nous allons plutôt vous laissez le soin de vous convaincre vous-mêmes.

Et pour ce faire, rien de plus simple : il ne vous faudra que deux pleins d’essence… et un zest de volonté.
 
Deux pleins d’essence

L’éco-conduite commence – et finit, d’ailleurs! – à la station-service, là où vous donnez à boire à votre véhicule. Prenez cependant soin d’arrêter le ravitaillement au tout premier déclic de la pompe. Voilà qui vous indiquera que le réservoir est plein. Bien sûr, pensez à remettre le compteur kilométrique à zéro.

Ce premier plein d’essence, consommez-le comme vous le faites ordinairement: ne modifiez en rien dans vos habitudes de conduite. Vous accélérez précipitamment après un arrêt? Vous freinez brusquement aux feux de circulation? Vous roulez 120km/h sur l’autoroute?

«So be it», diront les anglais.

Lorsque le réservoir sera presque à sec, notez le nombre de kilomètres que vous avez parcourus. Puis, refaites le ravitaillement comme indiqué ci-dessus, c’est-à-dire en cessant le déversement au premier déclic. Vous obtiendrez ainsi un plein qui ressemblera au précédent.

Sortez maintenant votre calculette et faites l’opération suivante: le nombre de litres d’essence que vous venez d’acheter, divisé par le nombre de kilomètres que vous avez parcourus, le tout multiplié par 100. Vous obtenez ainsi la consommation moyenne en litres aux 100km que vous avez enregistrée en conduisant «normalement».

Maintenant, avec un plein d’essence tout neuf, mettez en application les techniques d’éco-conduite que nous vous livrons ci-dessous. Vous êtes prêt? Partez!

On démolit le mythe du «doucement»

Vous pensez qu’il vous faut accélérer tout doucement pour réduire votre consommation en carburant? C’est faux. Voilà un premier mythe qui en prend pour son rhume – et ce ne sera pas le dernier, aujourd’hui.

Sachez en effet que plus vous accélérez doucement, plus vous étirez la demande en énergie requise afin d’atteindre votre vitesse de croisière. Mieux vaut, au contraire, accélérer franchement. Mais… pas trop non plus. L’idéal, c’est avec, disons, la pédale aux deux tiers enfoncés.

Une fois votre vitesse de croisière rejointe, il vous faut la garder constante le plus longuement possible. Mais ça, vous le savez déjà: votre véhicule n’est-il pas plus glouton à basse vitesse variable en circulation urbaine, qu’à grande vitesse constante sur l’autoroute?

Et vous savez aussi qu’il n’y rien de pire, pour aggraver sa consommation en carburant, que les freinages brusques et les accélérations brutales.

Trois secondes? Non, six!

Vitesse stable, vitesse stable… Pas de problème sur la grand-route, avec ce régulateur de vitesse qui vous aide à maintenir votre vitesse – et à éviter les contraventions. Mais cette vitesse stable, comment la conserver dans le flot de la circulation?

Simplement en gardant vos distances d’avec les autres véhicules. Bon, vous nous voyez venir avec le bon vieux truc des deux ou trois secondes d’écart d’avec l’automobile qui précède…

Surprise : comptez en plutôt six, de ces secondes. Vous aurez alors tout le temps nécessaire pour anticiper les mouvements devant. Ça freine? Au lieu de devoir freiner à votre tour, il vous suffira de lever le pied et de voir venir.

Rassurez-vous : vous n’arriverez pas plus tard à destination. Car… tout vient à point à qui sait éco-conduire!

Pas de révolution

Contrairement à ce que l’on peut penser, la consommation en carburant est plus faible lorsque le régime-moteur est à son plus bas. C’est là que le moteur travaille le plus efficacement.

L’envie vous prend de faire révolutionner la puissance entre le passage des rapports de votre boîte manuelle ou de votre boîte automatique avec mode manuel? N’en faites rien; passez plutôt les rapports rapidement, tant pis pour les tonalités rugissantes et excitantes. Ce qu’on vise ici, c’est l’économie à la pompe, non?

La première vitesse ne devrait en fait servir qu’à mettre votre véhicule en mouvement. Et lorsque c’est possible, n’hésitez pas à sauter des rapports – vous pouvez facilement passer de la 2e à la 4e vitesse, par exemple.

Avec une boîte automatique, le passage à un rapport supérieur s’obtient en retirant brièvement le pied de l’accélérateur.

Autre mythe assassiné : le point mort

Dans une situation donnée où il vous faut réduire votre vitesse, il vaut mieux, pour le nouvel éco-conducteur que vous êtes, ralentir progressivement. Il s’agit là de rendre l’élan le plus long et le plus profitable possible.

En décélération, vous pensez que de laisser rouler votre véhicule au point mort (au neutre) économise du carburant? Des petites nouvelles pour vous : rouler au point mort consomme un peu de carburant…

Au contraire, la voiture qui décélère avec une vitesse engagée ne consomme rien, puisque l’alimentation en essence est alors interrompue. Idéalement, le rapport de vitesse le plus élevé possible doit être sélectionné – on ne veut pas « compresser » son air d’aller, n’est-ce pas?

Tout ce qui monte…

Montée, descente… Montée, descente… Difficile, sur une route toute en dénivellation, de conserver une vitesse stable.

Évidemment, vous profitez des descentes pour vous laisser aller – mais attention de ne pas dépasser les limites de vitesse.

En montée cependant, il vous faut résister à l’envie d’enfoncer l’accélérateur. Vous avez bien lu : même si l’élan de la voiture ralentit, mieux vaut légèrement relâcher la pédale, ce qui vous permettra de maintenir le plus bas régime-moteur possible.

Vrai qu’il n’est pas facile de résister à ces fourmillements dans le pied qui vous incitent à donner plus de vigueur… Et vrai que vous arriverez au sommet à petite vitesse. Mais il y aura toujours lieu de vous reprendre à la prochaine descente.

Non aux bouchons

Il n’y a rien de plus meurtrier pour l’éco-conduite que les bouchons de circulation. Si votre voiture est munie d’un ordinateur de bord qui affiche la consommation en carburant, faites le test : la belle moyenne que vous avez réussi à obtenir jusqu’à présent est vite ruinée par du « sur-place ».

Comment éviter les bouchons? En empruntant les transports en commun, en choisissant des routes moins achalandées, en se tenant au fait des derniers bulletins radiophoniques ou encore en reportant son déplacement à un moment moins encombré de la journée.

Oh, le parfait éco-conducteur pensera également à regrouper ses courses : prendre la voiture pour un simple carton de lait n’est pas digne de lui…

Les autres commandements

Parmi les autres techniques visant l’éco-conduite, notez ce qui suit :

  • - Le parfait éco-conducteur qui s’arrête ne laisse pas tourner son moteur au ralenti plus de dix secondes; passé ce laps de temps, il l’éteint.
  • - Le parfait éco-conducteur, c’est au volant d’un véhicule à petite consommation qu’on l’aperçoit. Le choix ne manque pas : sous-compactes, véhicules hybrides, motorisations diesel… et le vélo, à la belle saison.
  • - Il est vrai que conduire les vitres ouvertes entraîne une certaine résistance. Mais celle-ci n’est rien en comparaison d’une augmentation de la consommation en essence (jusqu’à 20%) attribuable à l’usage de la climatisation.
  • - Le poids est l’ennemi de l’éco-conduite : tout objet lourd à bord d’un véhicule ou toute entrave à son aérodynamisme (la boîte de toit, par exemple…) effacent les exploits écologiques.
  • - Même si on est nul en mathématiques, on ne peut pas ne pas comprendre la règle qui suit : conduire à 120km/h plutôt qu’à 100km/h augmente la consommation en carburant de 20%.
  • - Des pneus sous-gonflés entraînent plus de résistance que nécessaire et, donc, accroissent la consommation. Le parfait éco-conducteur vérifie donc mensuellement la pression de ses pneumatiques. Il le fait encore plus souvent encore en hiver, lorsque le mercure fait le yoyo.

Gagnant à tout coup

Voilà, c’est fait? Vous avez pratiqué l’éco-conduite avec sérieux et discipline?

Refaites le plein, puis calculez votre moyenne en litres aux 100km. Félicitations! Sans même changer de véhicule, vous avez réussi à réduire jusqu’à 20% votre consommation en carburant – et d’autant vos émissions polluantes automobiles, ce qui n’est pas rien.

C’est majeur, 20% : si vous roulez 20 000 kilomètres par année dans une voiture compacte, vous pourriez épargner jusqu’à 300$ par année en carburant, soit plus ou moins un paiement automobile mensuel.

Les économies sont encore plus importantes pour ceux qui conduisent davantage ou qui pilotent des grosses cylindrées. Et à long terme, l’éco-conduite épargne freins, pneus, voire le véhicule en général.     

Certains (pas vous, bien sûr!) s’amusent à battre des records de vitesse? Amusez-vous plutôt à battre des records de faible consommation en carburant. La planète ne peut que s’en porter mieux!

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