La Smart arrive en ville! (Un peu d'histoire)

Dossiers
jeudi, 15 avril 2004
Le Canada est le 32e pays à accueillir celle qui a fait – et qui fait encore couler l’encre. C’est que la Smart Fortwo (littéralement : « pour deux ») défie les conventions. La mini-voiture urbaine parie sur un style jeune et moderne, sur des panneaux de carrosserie aux couleurs vives interchangeables, sur la technologie de son mentor, Mercedes. Et, aussi, sur le fait qu’elle se stationne là où tous les autres ne trouvent à se garer…

La Smart Fortwo est toute petite : avec ses 2,5 mètres, elle se fait moins longue que le Hummer H1 n’est large. Elle est propulsée par l’un des plus petits moteurs turbodiesel à rampe commune de la planète : trois cylindres, 0,8 litre, pour 40 tout petits chevaux.

Du coup, elle se fait peu gourmande : à peine 3,5 litres aux 100 km. Et elle s’amène dès cet automne chez les concessionnaires Mercedes du Canada – bien que pas encore chez ceux des États-Unis.

Depuis son lancement européen en novembre 1998, la lilliputienne est devenue un véritable objet de culte. Elle est d’ailleurs le seul véhicule de série à avoir été présenté dans un musée d’envergure – le Musée d’art moderne de New York – avant que sa production ne soit discontinuée.

Il s’en est cependant fallu de peu pour que les chaînes européennes de montage de la Smart s’arrêtent définitivement.

Le démarrage commercial de la monospace, conçue par Nicolas Hayek (Monsieur Swatch, les montres) et assemblée par le groupe MCC, une filiale de Mercedes-Benz, a été des plus laborieux. Des problèmes de comportement routier ont retardé la mise en marché, puis un réseau de distribution inadapté n’a pas su rencontrer les objectifs de ventes, des ventes qui se sont avérées deux fois moins élevées que prévu. Bref, la petite Smart a bien failli se retrouver dans le fossé!

Heureusement pour l’histoire automobile, le constructeur Mercedes a pris le flambeau d’une opération de relance. Il a revalorisé les équipements de série, revu à la baisse le prix. Il a lancé une version diesel (décembre 1999), puis une version cabriolet (mars 2000). Il s’est ensuite attaqué à d’autres marchés : Australie, Japon, Afrique du Sud, Taiwan, Hong Kong, Mexique.

Aujourd’hui, il rallie une trentaine de pays.

L’hémorragie a été stoppée et les ventes annuelles de la Smart ont finalement atteint les 124 000 unités l’an dernier. Cette année, nous dit Hubert Kogel, porte-parole de la marque rejoint en Allemagne, les ventes devraient tourner autour de 180 000 exemplaires, grâce à l’addition de nouveaux modèles.

Ainsi, au modèle deux places Fortwo, se sont joints le Roadster (coupé et cabriolet) et, au printemps dernier, le Forfour (« pour quatre »), à partir de 12 950 euros (22 000$ canadiens). En 2006, un quatrième modèle, cette fois un utilitaire, le Formore (« pour plus »), sortira des chaînes de montage brésiliennes de Mercedes, là où est assemblée la petite Classe A.

La Formore, avec son système quatre roues motrices permanent, a été spécifiquement conçue pour le marché américain – elle sera d’ailleurs le premier véhicule Smart vendu aux États-Unis. Des 60 000 exemplaires qui seront construits annuellement, la moitié devrait trouver preneur en Amérique du Nord, territoire canadien y compris.

Pour l’heure, la Fortwo 2005 qui s’amène au Canada au début septembre est distribuée à travers le réseau de concessionnaires Mercedes. Son prix doit tourner autour des 16 000$ pour le coupé, des 20 000$ pour le cabriolet.

Attendez-vous à ce que le capital de sympathie provoqué par la micro-voiture en Europe s’exporte jusqu’ici. Non-conformiste, la Smart réserve plusieurs belles surprises:

  • D’abord, pas de capot : le moteur turbodiesel se glisse sous l’espace cargo, derrière les deux sièges.
  • L’habitacle, étrangement spacieux pour une voiture de si petite dimension, se fait très «fashion», avec des couleurs fluorescentes, des cadrans ronds installés au centre du tableau de bord et des places de rangement plutôt inhabituelles.
  • La consommation de carburant est une vraie plaisanterie : moins de 20$ pour plus de 500 kilomètres.

Mais avec trois fois moins de puissance qu’une Toyota Echo, la Smart Fortwo n’est pas celle qui vous fera collectionner les contraventions pour excès de vitesse sur l’autoroute. Il faut la conduire avec patience – surtout que sa direction, non assistée, demande pas mal « d’huile de bras ».

Un millier d’exemplaires de la Smart seront disponibles annuellement au Canada. C’est peu, si l’on considère que le concessionnaire Smart le plus actif de la planète, établi à Rome, en écoule 7000 unités par an…

Saviez-vous que...

... en Europe, 70% des acheteurs de la Smart sont masculins. Voilà qui contraste avec le segment des micro-voitures, où 70% des clients sont généralement des femmes.

Hubert Kogel, porte-parole pour la marque Smart aux quartiers généraux allemands, croit que «la Smart est la voiture parfaite pour les grandes villes d’Amérique du Nord. Elle est facile à conduire, facile à stationner... si tout le monde en conduisait une, les bouchons de circulation seraient moitié moins longs!»

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