Hyundai Santa Fe: Sadique envers la concurrence

Essais routiers
lundi, 24 septembre 2012
Sadique, le nouveau Hyundai Santa Fe 2013? Et comment: il laisse bien peu de marge de manoeuvre à la concurrence, avec des équipements comme la banquette et le volant chauffant, de même qu'un cargo susceptible d'accueillir... de quoi nourrir une armée en S'Mores.

Huntsville, Ontario - Vaste cargo, vous dites? Et comment: il peut héberger 210 sacs de guimauves, 100 boîtes de biscuits Graham et 36 enveloppes de pépites de chocolat - bref, de quoi concocter une flopée de S'Mores. Voilà comment Hyundai a voulu illustrer (très originalement, avouez) l'espace qui sévit derrière la 2e banquette - l'un des plus généreux chez les utilitaires compacts.

Nous disons bien: compacts. Le constructeur coréen a beau vouloir lancer sa 3e génération de Santa Fe contre des intermédiaires (notamment le Ford Edge), reste que les dimensions tant extérieures qu'intérieures ne mentent pas. Ce qui revient à dire que dans la famille Hyundai, on offre deux utilitaires compacts, le "petit" Tucson (d'un tiers de mètre plus court) et le "moins petit" Santa Fe Sport.

Sport? Oui, nous avons bien spécifié "Sport". Car, juste pour compliquer la chose, une variante allongée du Santa Fe doit débarquer en début d'année 2013 avec... une troisième rangée, pour deux passagers de plus à bord. Voilà qui sonne le glas, vous l'aurez compris, de l'actuel Hyundai Veracruz.

Ce qu'on aime:

Trêve de politicaillerie et venons-en à l'essentiel: le prix. Ne cherchez plus le "deal", car avec une étiquette débutant à 26 500$, le nouveau Santa Fe se fait non seulement plus cher que la moyenne, il est 2500$ plus coûteux que le prix suggéré à l'ancienne génération.

Mais la hausse est justifiée par un ajout d'équipement qui fait du Santa Fe Sport un concurrent très sérieux dans son offre - voire sadique. De série, pensez sièges avant chauffants, communication Bluetooth, commandes audio au volant, régulateur de vitesse, phares antibrouillard, rétros chauffants et dégivreur d'essuie-glace. Notre préférence? La variante "Premium" (28 300$), qui ajoute encore plus de gâteries, dont la banquette et le volant chauffant.

Dehors, la silhouette s'est modernisée (vous souvenez-vous de ces flancs concaves de première génération?) et si elle est agréable au coup d'oeil, elle n'a cependant rien d'innovant. Cette calandre noire et béante, ces phares en pointu, ce toit plongeant et ces vitres latérales en goutte d'eau rappellent étrangement le Ford Escape... qui, lui, rappelle le Hyundai Tucson.

On aime également la conception de l'habitacle, pour la qualité de sa finition (les plastiques durs sont habillement dissimulés) et où chaque détail vise à faciliter le quotidien. Au-delà du vaste cargo mentionné plus tôt, il y a cette banquette qui coulisse et dont les dossiers s'inclinent, en plus de se rabattre 40/20/40 - beaucoup plus pratique que la configuration 60-40.

À la planche de bord, c'est du connu, donc rien pour y perdre... son coréen. Et c'est du bon connu, puisqu'on reprend les éléments simples et ergonomiques des soeurettes Elantra, Sonata, Accent.

Sous le capot, le quatre cylindres de base (2,4L) à injection directe, qui équipe déjà la Sonata, est doux et suffit à la tâche - tout au plus ses 190 chevaux se montrent-ils un peu secs en hautes révolutions. Sa puissance est linéaire, transigée qu'elle est par une boîte automatique six rapports qui se fait transparente, au court levier agréable à manier.

Fiou, on a évité la catastrophe CVT. Et contrairement aux nouveaux Ford et GM, le mode manuel du Santa Fe n'a pas essayé de se réinventer dans des manoeuvres impraticables. On conserve donc le contrôle au levier, merci. Et la consommation se maintient dans le domaine du raisonnable, entre autres parce que Hyundai a réussi à retrancher, dans ce passage générationnel, un impressionnant 120 kg.

Besoin de plus de vigueur, notamment pour remorquer au max 1588 kg? Ne cherchez pas de V6 - celui-ci se réservera au Santa Fe à sept passagers (pour lui, on parle déjà de 290 chevaux). C'est plutôt un quatre cylindres (2,0L) turbo, un autre transfuge de la Sonata, qui vient faire office de "gros moteur" avec ses 264 chevaux. Bien domestiquée lors d'impulsions tranquilles, cette motorisation livre un bel envol-surprise quand le pied droit s'énerve, sans effet de couple - re-merci.

Un dernier point que l'on apprécie: la traction intégrale accepte de se verrouiller d'une simple commande au tableau de bord, en prévision de conditions routières corsées. C'est toujours mieux d'être prêt comme un scout que d'attendre que ça patine pour réagir.

Ce qu'on aime moins:

Les véhicules Hyundai sont excellents en termes de rapport qualité-prix, mais leur conduite neutre n'a pas le zest d'excitation que l'on retrouve ailleurs - chez le nouveau Ford Escape, par exemple.

Même si une toute nouvelle plateforme se cache sous le Santa Fe 2013, accordant davantage de rigidité, ça demeure un véhicule à l'attitude platonique. À preuve, ce carnet de notes revenu presque vide de notre essai... Si les limites arrivent vite, reste que le comportement est prévisible. Ce qui convient à la majorité silencieuse désireuse de se rendre du point A au point B sans fla-fla et en tout confort (remarquez, tant les sièges avant que la banquette gagneraient à recevoir plus de rembourrage).

Sinon, deux seuls autres points négatifs sont à attribuer au nouveau Santa Fe. D'une part, l'insonorisation laisse passer d'agaçants bruits de vent à vitesse d'autoroute, de même que des résonances d'amortisseurs sur les routes plus cahoteuses. Et d'autre part, la vision latérale, côté conducteur, est pratiquement nulle, avec ce pilier dans le champ de vision et ces glaces en gouttes d'eau.

Le coup de coeur:

Nous avons "flashé" sur la direction ajustable (un dispositif apparu avec l'Elantra). Entre vous et nous et la boîte à beurre, tous les véhicules devraient proposer pareil système offrant le meilleur des deux mondes: les conducteurs qui apprécient la surassistance n'ont qu'à sélectionner le mode "confo", ceux qui privilégient la précision et la résistance choisissent sans conteste le mode "sport".

On est loin du gadget qui fait parure: la différence (de 20%) entre les deux extrêmes est notable. Vous vous en doutez, nous avons engagé le mode "sport" et n'y avons plus touché...


POUR
Habitacle ergonomique, bien conçu
Généreux équipements pour le prix
Vaste espace cargo
Direction "ajustable" en précision - notre coup de coeur

CONTRE
Sièges qui manquent de rembourrage
Insonorisation perfectible
Conduite neutre
Vision latérale handicapée


FICHE TECHNIQUE
Hyundai Santa Fe Sport 2013
Utilitaire compact, 5 passagers
Moteur 1: quatre cylindres 2,4L à injection directe
Performances: 190 chevaux, 181 lb-pi
Consommation: 9,5L ville, 6,0L autoroute (FWD)
Consommation: 10,1L ville, 7,0L autoroute (AWD)
Moteur 2: quatre cylindres 2,0L turbo à injection directe
Performances: 264 chevaux, 269 lb-pi
Consommation: 9,8L ville, 6,4L autoroute (FWD)
Consommation: 10,4L ville et 7,4L autoroute (AWD)
Boîte: automatique six rapports
Rouage: avant ou intégral
Suspension: MacPherson avant, multibras à l'arrière
Remorquage maximal: 1588kg
Cargo: jusqu'à 2025 litres
Prix: à partir de 26 499$
À surveiller: variante sept passagers au début 2013

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