Infiniti M: si vous avez un p'tit 2$ à parier...

Essais routiers
lundi, 10 mai 2010
Île de Vancouver, Colombie-Britannique – Difficile. Difficile d’être à la fois une concurrente de taille pour les BMW, Audi et Mercedes de ce monde. Et difficile d’être le porte-étendard d’une marque quand on n’est qu’une intermédiaire, alors que les autres s’offrent encore plus grandes – et encore plus luxueuses.

Voilà sans doute pourquoi l’Infiniti M de 3e génération a voulu en mettre plein la vue, côté style et sécurité. Mais, et les paris sont ouverts : est-ce que cela suffira?

Non, répondrez-vous si vous aimez les suspensions fermes et les conduites germaniques. Car la nouvelle M a voulu s’assagir un peu. Certes, elle conserve sa double triangulation à l’avant et son multibras à l’arrière, mais dans l’ensemble, ses éléments suspenseurs ont été revus pour un confort plus docile sur route. Conséquence: même sur la Pacific Rim Highway de l’île de Vancouver, au bitume digne d’une fourrure astrakan et où les cahots ne sont pourtant pas légion, la voiture souffre de quelques rebonds mollassons – qui se replacent heureusement vite et bien.

Reste qu’on est loin de la presque perfection (n’ayons pas peur des mots!) livrée par la petite sœur, l’Infiniti G. Et il y a là de quoi nous faire regretter l’absence, sur la M, d’un ajustement manuel de la suspension qui aurait permis de raffermir un peu tout ça, lorsque nécessaire. Pour obtenir plus rigide, il faut plutôt se rabattre sur la variante Sport, mais si vous nous suivez jusqu’à la toute fin, vous verrez que ce n’est pas gratos…

Sans les épices
Pour sa nouvelle M, Infiniti a fait le grand saut sur le plan de ses motorisations: plus de puissance, pour moins de gourmandise (on retranche en moyenne 1L/100km). En toute logique, le V6 de 3,5 litres cède la place au V6 de 3,7 litres, celui-là même qui équipe de plus en plus de véhicules dans la famille nippone. Avec 330 chevaux (une hausse de 10%) sous le capot et 270 lbs-pi de couple, vous vous dites que c’est satisfaisant? Vrai qu’il serait fou de se plaindre d’une telle puissance, puisque c’est… cinq chevaux de plus que l’ancien V8 de la M45!

Mais plaignons-nous quand même un peu. En effet, les accélérations ont beau être linéaires, elles n’enivrent pas et on sent décidément que la voiture est lourde à ébranler, malgré ses portières, son capot et son coffre d’aluminium. La direction, d’une belle précision comme chez à peu près toutes les Nissan/Infiniti, livre bien les sensations de la route, mais sans cet extra qui la rendrait agréablement plus épicée. De surcroît, on ne l’entend guère, ce V6. Et c’est bien dommage : cette mouture de Nissan est, de toute l’industrie, celle qui résonne le mieux…

Quand il faut se battre…

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