La version SHO de la Ford Taurus trop timide

Essais routiers
lundi, 10 mai 2010
Il faut le dire, l’actuelle Taurus est déjà une belle réussite en soi. Le de-sign est imposant, le moteur V6 (3,5 litres) suffit amplement pour ébranler sa grande et lourde carcasse, son habitacle est fort généreux et sa conduite livre une rassurante mais non ennuyante impression d’équilibre et de maturité.

Bref, on l'aime beaucoup, la Taurus. En variante SHO, la Taurus conserve heureusement ces mêmes attributs, en plus d’annexer à son V6 la désignation Ecoboost (soit deux turbos), ce qui augmente la puissance à 365 chevaux. Elle reçoit en prime une suspension qui se raffermit et, si l’on se laisse aller un brin, des pneus de 20 po.

Honnêtement, on n’avait pas besoin de tant. C’est beaucoup. C’est même trop. Mais on aime, car les accélérations ne souffrent jamais d’hésitation, merci à l’injection directe. On enfonce la pédale et la voiture décolle, pour un 0-100 km/h en plus ou moins 6 secondes. C’est plus rapide que les pocket-rockets Volkswagen GTi et MazdaSpeed3, ça. Pas mal pour deux tonnes métriques.

Il est aussi, difficile de croire que la direction est électrique. Cette architecture réduit généralement la connexion d’avec la route, mais ici, elle se fait à la fois solennelle et précise. Le châssis est solide, et à haute vitesse, les virages peuvent être attaqués sans crainte, merci à la traction intégrale de série.

Cela dit, la SHO, avec ses 5,2 mètres, demeure une très grande berline. D’ailleurs, sans même que l’on rabatte la banquette, son coffre dispose de 569 litres de chargement – soit un tiers de plus que la moyenne de la catégorie. C’est dire qu’avant de penser occuper le rang des sportives, il lui faudrait plus qu’une cerise Ecoboost. Notamment des éléments visuels distinctifs et, surtout, une sonorité pas mal plus grondante.

Et puis, il n’y a pas de transmission manuelle. Certes, l’automatique six rapports fait du bon boulot… lorsqu’on la laisse faire. Mais ceux qui sont tentés de manier les palettes au volant sont vite déçus; la manœuvre est peu instinctive et elle exige qu’on passe le levier en position M. Pour la performance vitement au bout des doigts, on repassera…

Trop timide, finalement, cette Taurus SHO? Oui, si on veut en faire une bête de cirque routier. Et, à 48 200 $, c’est quand même en plein dans le prix de la jumelle Lincoln MKS…

«Diète» ou pas?

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