Mazda CX-5 2013: on ne peut pas tout avoir...

Essais routiers
mercredi, 16 mai 2012
On ne peut pas tout avoir, dit l'adage maudit. À preuve: le Mazda CX-5 est l'utilitaire compact le plus frugal du marché - plus même que le nouveau Ford Escape. Mais il est aussi le moins puissant et il en souffre. Tout comme il souffre en termes de prix, d'équipements et d'habitacle.

Trois semaines, trois nouveaux utilitaires essayés en rafale: le Mazda CX-5, le Ford Escape, le Honda CR-V. Chacun a ses points forts, mais le CX-5 est peut-être celui qui présente le plus de faiblesses.

Commençons avec sa plus grande force: sa frugalité. Une semaine "en combiné" à rouler tant en ville que sur la grand-route nous a permis d'enregistrer du 8,2L/100km. Ça, c'était pour la variante à traction intégrale toute équipée (32 500$).

Si nous avions roulé sur l'autoroute, en conditions idéales, la variante de base deux roues motrices (la seule à s'offrir avec la boîte manuelle), on aurait pu enregistrer un tout petit 5,7L/100km, dit Ressources naturelles Canada. Sachez que, toujours selon RNCan, aucun autre utilitaire ne parvient à s'afficher sur l'autoroute sous les 6L/100km.

Vroum-vroum?

Ceci dit, côté comportement routier, le CX-5 n'a pas le "vroum-vroum" que l'on reconnaît dès que l'on se glisse dans une Mazda3. Oui, la structure est rigide et oui, le comportement est assuré. Et malgré un empattement assez long (2700mm, presque 10cm de plus que le CR-V), le véhicule demeure agréablement maniable.

Mais si la direction (électrique) n'est pas imprécise, elle manque de mordant. Et la puissance est limite. Il faut dire qu'en misant sur l'économie de carburant, Mazda a choisi de doter son CX-5 d'un quatre cylindres de 2,0 litres (sans turbo, notez bien) qui ne développe que 155 chevaux. Et à peine 150 lb-pi. C'est une vingtaine de moins que l'Escape Ecoboost 1,6L et c'est même 30 chevaux de moins que pour le CR-V.

Peu puissant, le CX-5, certes. Mais comme il est l'un des plus - sinon, le plus léger utilitaire du marché, ses 155 chevaux parviennent à livrer des reprises qui sont correctes en utilisation quotidienne. Ça se corse toutefois en sérieuses montées et la faute incombe alors à une boîte automatique six rapports qui tarde à réagir. Si la rétrogradation se fait attendre, c'est pour conserver un bas régime-moteur favorisant une meilleure économie d'essence, mais ça coupe carrément l'élan.

Tremblements et grommellements

On vous a dit que le CX-5 est le premier véhicule Mazda à intégrer tous les aspects de la philosophie SkyActiv? On ne vous l'a pas dit?

Alors, on vous le dit maintenant: en gros, le SkyActiv mise sur l'aérodynamisme, la réduction de poids et un taux de compression élevé pour diminuer la consommation. Sachez qu'un taux de compression pour le moteur à essence de 13:1, c'est presque digne d'une mécanique de course.

On mise également sur un échappement dit "4-2-1" qui permet une plus longue course des gaz, mais la contrepartie (logique) survient en démarrage par temps froid. Le réchauffement demande plus de temps et pendant une bonne demi-minute, le moteur SkyActiv souffre de tremblements et de grommellements. Ça livre une impression bien peu sophistiquée.

Habitacle morne

Ce manque de sophistication, nous l'avons retrouvé... dans l'habitacle du CX-5, plutôt morne versus, par exemple, l'européen et très moderne intérieur du nouvel Escape. C'est comme si Mazda avait placé toutes ses billes sur la mécanique et oublié le reste - notamment de peaufiner une allure extérieure "jelly bean" qui ne déplace vraiment pas les montagnes.

Vrai qu'à l'intérieur, les commandes sont ergonomiques et faciles à apprivoiser. La pièce maîtresse? Le volant de petite dimensions, qui se fait aussi plaisant à l'oeil que dans le creux des paumes. Sinon, l'ensemble est sans punch, tout d'un bloc de plastiques noirs pas tous agréables au toucher. On s'y sent moins à aire dégagée et dans pas mal moins haut de gamme que, par exemple, le Honda CR-V.

Le Yen: ouch!

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