Mustang Bullitt 2008: La Belle au bois dormand...

Essais routiers
mercredi, 27 février 2008
De toutes les éditions spéciales de la Mustang, la Bullitt est ma préférée. Oh, je sais bien, son V8 de 4,6 litres ne produit «que» 15 chevaux supplémentaires – pas de quoi faire un bien plus grand malheur. N’empêche, la Bullitt est comme la Belle au bois dormant: il suffit de la réveiller…

West Palm Beach, Florida - Mine de rien, la Bullitt n’en est qu’à sa deuxième année de production. Il faut remonter à 2001 pour retracer les premières Bullitt, fabriquées en moins de 6000 exemplaires pour le marché nord-américain.

Celle de 2008, encore une fois exclusive à notre continent, devrait être produite en 7700 unités, dont 700 pour le Canada. Et elle vient commémorer de bien belle façon les 40 ans du film Bullitt. A-t-on besoin de rappeler cette réalisation cinématographique qui mettait en vedette la Ford Mustang Fastback GT du Lieutenant Frank Bullitt – interprété par Steve McQueen?

Non, sans doute.

La Bullitt 2001 avait bien tenté de faire revivre la vedette automobile des rues de San Francisco, mais son style trop moderne n’y était pas complètement parvenu.

Cette fois, c’est sans doute la bonne. Et si j’étais un collectionneur – ou simplement une richissime journaliste, c’est cette Mustang, parmi toutes les autres, que je me procurerais.

Parce que pour elle, Ford a eu le bonheur de ne pas trop en mettre.

Pas d’aileron, pas de grands décalques noirs sur le capot ou aux portières, pas même d’emblème équestre à la calandre.

Au contraire, la Bullitt joue à l’effacée, avec son vert ténébreux «Green Highland», fidèle à la teinte d’origine. Le noir est la seule autre teinte offerte au catalogue, exit donc le «True Blue» de 2001.

De même, exit les étriers de frein rouges trop voyants – cette fois, ils arborent un gris beaucoup plus modeste. Seul le faux bouchon de réservoir, qui se manifeste au hayon du coffre, célèbre l’édition spéciale. Rien d’artificiel, donc, ne dépare le mythe, qui reste ici discret, comme le lieutenant Bullitt aurait sans doute voulu l’être.

Il y a ceux qui diront que la Bullit est une variante très (trop?) proche de la GT. On peut leur donner raison, du moins sur papier. La puissance de 315 chevaux et le couple de 325 lbs-pi constituent une hausse d’à peine 15 chevaux et de 5 lbs-pi versus la GT.

Mise à part cette petite puissance additionnelle, les distinctions restent humbles : tuyaux d’échappement de 3,5 pouces au lieu de 3 pouces, sièges avant et volant empruntés à la GT500, planche de bord couverte d’aluminium et jantes de roues exclusives – qui rappellent dignement celles d’époque, soulignons-le.

Sur papier, donc, rien de très démonstratif. Mais sur la route, l’on sent tout le travail investi dans la révision du moteur, l’ajustement du freinage, pour une impression plus directe et le raffermissement de la suspension, qui passe par un raidisseur de tourelle à l’avant. Sur cette poutre figure d’ailleurs le numéro de série unique à chaque exemplaire; le nôtre portait tout juste le numéro 09…

Résultat : les accélérations de la Bullitt sont foudroyantes, de surcroît livrées par une transmission manuelle qui demande à ce que l’on enfonce l’embrayage avec hardiesse, que l’on passe virilement ses cinq rapports.
La direction est précise au millimètre et elle entraîne des réactions instantanées. Étonnamment, la suspension est conciliante, mais elle procure malgré tout un comportement solide.

Certes, l’arrière a encore tendance à vouloir passer devant lors de manœuvres serrées, mais c’est la beauté de la propulsion et, dans l’ensemble, l’équilibre du châssis fait que la voiture se reprend vite et bien.

Surtout, l’on entend toute l’attention portée au son qui s’extirpe des tuyaux d’échappement – ce rugissement est de loin la plus belle réussite de cette Bullit, et ce n’est pas peu dire.

Ford affirme que les ingénieurs ont utilisé la technologie numérique pour parvenir à tirer le grondement ouït dans le film. On les croit à chaque fois qu’on enfonce l’accélérateur: c’est immanquable, la Belle au bois dormant réveille alors ce qu’il y a de plus ‘macho’ en nous…

FICHE TECHNIQUE
Mustang Bullitt 2008
Coupé sport deux portes
Deux teintes de carrosserie : Green Highland et noir
Moteur : V8 SACT de 4,6 litres
Puissance : 315 chevaux à 6000 tr/min
Couple : 325 lbs-pi à 4250 tr/min
0-100km/h : 5,4 secondes
Boîte : manuelle cinq vitesses
Pneus : P235/50ZR 18 BF Goodrich
Options : éclairage ambiant modifiable, radio satellite, phares au xénon
Assemblage : Flat Rock, Michigan
Prix : 38 499$
Chez les concessionnaires Ford : au printemps 2008
 

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