Nissan Altima: Border Infiniti...

Essais routiers
samedi, 15 septembre 2012
La 5e génération (quand même!) de Nissan Altima ne chamboule rien, côté mécanique. Mais c’est parce qu’on garde ce qui marche bien, notamment le V6 - au mépris de la tendance qui veut pourtant leur disparition. Puis, on en met plein la vue avec une télématique embarquée très évoluée pour la catégorie et on enrobe le tout dans une silhouette qui fait Infiniti, dedans comme dehors. Watch out.

Nashville, Tennessee - Mine de rien, c’est 20 ans d'Altima que Nissan célèbre avec l’arrivée de sa nouvelle berline intermédiaire (il faudra attendre encore un peu pour le coupé).

On dit que c’est à 40 ans que les femmes sont belles? Coupez la poire en deux pour les voitures: les courbes élancées et les élégantes touches de chrome de la nouvelle Altima s’éloignent du sympathique design connu et reconnu de la génération précédente, pour devenir très "Infiniti-esque".

À confondre avec des berlines nettement plus luxueuses.

Côté techno aussi, ça en jette. Au-delà de l’alerte aux angles morts et des changements de voie, des systèmes qui se démocratisent de plus en plus, il y a l’avertissement de circulation transversale – en mode recul, ça fait "bip" si une voiture vient couper le chemin. Il y a aussi le Nissan Connect qui accepte de lire les textos, un autre dispositif qui se démocratise et c'est une bien bonne affaire. On aime aussi cet écran presque tri-dimensionnel qui, devant les yeux du conducteur, remplace les traditionnels (pour ne pas dire plates...) affichages.

Mais c’est le système d'aide au gonflage des pneus qui nous fait craquer.

Le quoi? Le système d’aide au gonflage des pneus est un gizmo qui nous avise d’un coup d’avertisseur que le pneu est gonflé à la pression recommandée. C’est carrément génial… ou "idiot proof", a lancé un collègue. Une chose est sûre: ça rend inutile le manomètre que l’on ne trouve jamais dans la boîte à gants – ou qui glisse entre les doigts gelés.

Pas de chamboulements, mais une disparition…
Pas de grands chamboulements sur le plan mécanique, disions-nous en intro. De fait, l’Altima conserve la même plateforme d'assemblage (celle qui héberge aussi le Murano) et son empattement reste le même - à peine l'a-t-on élargie de 3,5cm, ce qui fait d’elle une berline dans la bonne moyenne.

À l’heure où les V6 cèdent le pas aux quatre cylindres turbo à injection directe, rien de tout ça pour l'Altima 2013: les deux actuels moteurs restent en place. Certes, ils ont été remaniés afin d’en réduire la consommation, soit de 10% pour le V6 de 3,5 litres (toujours à 270 chevaux), voire de 15% pour le quatre cylindres de 2,5 litres (maintenant à 182 chevaux, une petite hausse de 4% attribuable à l'entrée d'air variable).

Vous avez bien lu : le quatre cylindres se fait 15% moins gourmand. Non mais, avec une telle consommation, qui aura besoin d’une hybride (prévue nous revenir un de ces quatre)? Car voilà qui signifie du 5,0L/100km sur l’autoroute, disent les (toujours trop optimistes) cotes de Ressources Naturelles Canada. Notre essai a été trop court pour confirmer la chose, mais si ça s’avère, ça fera de l’intermédiaire de Nissan la plus frugale de sa catégorie - en excluant les hybrides et diesel de ce monde.

Un miracle? Ça dépend de là où l’on se place. Car si, comme nous, vous avez une préférence pour les boîtes manuelles ou si, comme nous encore, vous n’appréciez guère les boîtes CVT, sachez que cette consommation s’obtient parce que la transmission "standard" disparaît du catalogue.

Finie, bye bye, adios, la boîte manuelle. Seule la transmission à variation continue est proposée. Eh oui...

Pas des palettes pour toutes - dommage
Cette CVT a évidemment été repensée (on a allongé sa gamme, instauré des fonctions de maintien et réduit la friction interne) et honnêtement, elle ne pose aucun problème de "lirage" lorsque couplée avec le V6.

Ce dernier dispose en effet de suffisamment de couple pour ne pas laisser dénaturer son onctuosité, sa puissance souple, sa linéarité et sa tonalité roucoulante - de franches qualités qu’on lui reconnaît depuis des années. Qui plus est, avec l’Altima 3.5, la CVT fait monter le passage de ses sept (sept!) rapports virtuels au volant, pour une conduite en contrôle.

Mais... c’est moins heureux avec le moteur quatre cylindres. L’expérience est moins directe, en plus de se faire haut perchée en révolutions – est-ce parce que la chaîne a ici été troquée pour une courroie? Des passages au volant auraient été appréciés afin de faire passer la pilule CVT, mais dommage-dommage, les Altima 2.5 n’y ont pas droit.

Autres modifications générationnelles? Une plus grande utilisation d'aluminium et d'acier haute résistance permet de réduire le poids de 35 kilos et, du coup, la berline de Nissan se targue d'être l'intermédiaire la plus légère. Bon, vrai qu’elle n'a jamais été la plus lourde de sa catégorie...

Aussi, la direction a fait le saut vers l’électro-hydraulique, mais elle dose bien les sensations de la route et se fait pas mal mieux communicante que les Toyota Camry et Hyundai Sonata.

Surtout, la suspension a été revue, d’un nouveau contrôle actif du sous-virage (Ford appelle ça le vecteur de couple) et on a fait appel à de nouveaux amortisseurs, plus performants (des ZF Sachs, pour ceux que ça intéresse).

Sauf que ceux-ci sont ajustés de façon étonnement souple sur les Altima 3.5 (chaussées de 18 pouces), ce qui accorde un comportement isolé, voire trop poli à ces variantes pourtant haut de gamme. On sent davantage de connexion avec les Altima 2.5, comme si on avait moins joué de sourdine, mais pour profiter de cette sportivité, il faut faire avec la CVT sans palette au volant.

Hum.

Zéro gravité, dit Nissan
Un mot sur le "dedans", pour vous dire que l’habitacle de la nouvelle Altima, surtout dans sa livrée "peau de vache", tire son inspiration des voitures plus luxueuses. Les baquets, que Nissan vante comme des "zéro gravité", sont sans doute les plus confos de la catégorie - pour le moment, du moins.

Aussi, les matériaux sont de bonne facture, l'insonorisation est supérieure (30% plus feutrée qu’avant, dit-on) et on aime cette console d’instrumentation élargie, où les commandes, sans être minimalistes, sont logiques et faciles d’apprivoisement. On ne reproche qu’un volant qui soit retourné aux rondeurs des années 1990 et qui "clashe" avec la nouvelle modernité.

Oh, on reproche également quelques absents. En effet, pas de toit panoramique pour l’Altima (n’est-ce pourtant pas Nissan qui a quasiment inventé la chose?), pas de sièges ventilés à l’avant, pas de sièges chauffants à l’arrière.

La variante de base a également perdu, de série, ses rétroviseurs chauffants et son déverrouillage intelligent. Mais est-ce que ça importe? Pas vraiment, puisque la version qui devrait être la plus populaire, la 2.5SV, propose tout ça – et plus encore, à partir de 27 000$.

ON AIME
Design à l'Infiniti
Du 5,0L/100km sur l'autoroute - annoncé
Aide au gonflage des pneus: quelqu'un aurait donc dû y penser avant…
Sièges "zéro gravité" très confos
V6 roucoulant qu’on aime

ON AIME MOINS
Finie, la boîte manuelle: seule la CVT figure au catalogue
Pas de sièges ventilés, pas de toit panoramique
Un peu mous, les ajustements suspenseurs pour les variantes V6
Patience encore pour la transformation du coupé


FICHE TECHNIQUE
Marque: Nissan
Modèle: Altima
Catégorie: berline intermédiaire
Rouage: traction
Prix de base: 23 700$
Prix du modèle essayé: TOUS!
Moteur 1: quatre cylindres
Cylindrée: 2,5 litres
Puissance: 182 chevaux
Couple: 180 lb-pi
Moteur 2: V6
Cylindrée: 3,5 litres
Puissance: 270 chevaux
Couple: 258 lb-pi
Transmission: CVT
Empattement: 2776mm
Longueur: 4863mm
Largeur: 1829mm
Hauteur: 1471m
Poids: 1410kg

 

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