Nissan Sentra 2014: Pour le proverbial "du point A au point B"

Essais routiers
mardi, 22 avril 2014
La Nissan Sentra a toujours été une bonne routière, d’habitacle spacieux et de bons équipements pour le prix. Si sa 7e (!) génération vient changer la donne? Pas vraiment: la Sentra reste… une bonne routière, d’habitacle spacieux et, si l’on opte pour les variantes plus huppées, bien équipée pour le prix.
  • L’ancienne génération de Nissan Sentra a tiré sa révérence l’an dernier après six longues années sur notre marché. Dans l’industrie automobile, c’est long, six ans. Et invariablement, lors des matchs comparatifs avec des concurrentes de plus en plus féroces – pensez Ford Focus, Hyundai Elantra, Volkswagen Jetta et même Chevrolet Cruze – la compacte de Nissan perdait au change de la nouveauté.

    Certes, celle qui a célébré ses 30 ans de carrière (quand même!) nous arrive avec un look moderne et plus racé. On a enfin fait disparaître la grossière calandre en nid d’abeille, pendant que les lignes tranchées au couteau cèdent le pas à des ondulations plus sensuelles. Tant les phares avant que ceux arrière n’ont plus l’air d’avoir été apposés après coup.

    Bref, un séduisant look de… petite Nissan Altima. Est-ce suffisant pour faire compétition? Tout dépend d’où logent les priorités.

  • Intérieur

    Parce qu’elle s’amène avec l’un des empattements les plus longs de la catégorie (avec la Hyundai Elantra et la nouvelle Toyota Corolla), la Nissan Sentra accorde un excellent dégagement aux jambes arrière – presque digne d’une intermédiaire.

    Elle profite également de l’une des plus hautes caisses, pour un bon dégagement aux têtes. Et la 5e place, au centre de la banquette, en est une vraie.

    Côté espace de chargement, on parle de l’un des plus généreux de la catégorie, exception faite de la Volks Jetta (mais pas de beaucoup: 428 contre 440 litres). Sauf que: ne cherchez pas le fantastique dispositif qui, à la génération précédente de Nissan Sentra, permettait de diviser le coffre à la verticale; il n’est malheureusement pas reconduit.

    Visuellement, l’habitacle n’a pas le punch visuel d’un nouveau modèle. Oui, c’est différent d’avec l’ancienne mouture, c’est même très ergonomique et bien agencé. Et ça donne l’impression de piloter une plus grande voiture.

    Mais grattez un peu et… les matériaux sonnent faux. Notre version essayée arborait une simili-boiserie qui semble tout droit tirée des années 1980. Rien pour provoquer un “waow”… contrairement aux habitacles des Ford Focus, Hyundai Elantra et Chevrolet Cruze, par exemple.

    Surtout, l’insonorisation est très, très moyenne. Les bruits de vent frappent au pare-brise et sifflent aux fenêtres, pendant que la route se fait entendre à travers le plancher – il manque définitivement de matériel insonorisant là-dedans.

  • Technologie

    On peut dire que Nissan l’a, l’affaire, côté technologique. D’une part, son système de navigation (optionnel) est l’un des plus faciles à utiliser de toute l’industrie.

    On aime également cet assistant de composition de messages, qui est lui aussi d’un jeu d’enfant à faire fonctionner. Et c’est un “must”, si l’on veut que le conducteur n’ait pas la tentation de porter la main à son téléphone intelligent.

    Un autre bravo pour les dispositifs d’aides à la conduite, comme la caméra de recul qui retrace bien ce qui se passe derrière. Pour le moment, celle-ci n’est offerte que sur les Nissan Sentra les mieux nanties, mais ça va changer: les États-Unis viennent de décréter (et le Canada devrait leur emboîter le pas) que la chose sera obligatoire sur tous les véhicules à compter de 2018. Voilà une bien bonne affaire, si vous voulez notre avis.

    Petits ajouts technos pour l’année-modèle 2014 de la Nissan Sentra: le Nissan Connect est maintenant compatible avec les téléphones Android. De même, toutes les Nissan Sentra, sauf celle de base, profitent désormais du moniteur “intelligent” de pression des pneus – qui fait entendre un coup de klaxon lorsque la pression recommandée est atteinte. Très pratique, la “patente”, tout le monde devrait la copier.

  • Conduite

    Qu’on se le dise tout de suite: la Nissan Sentra, assemblée sur la même plateforme que pour les Nissan Juke et Nissan Leaf, mise d’abord et avant tout sur le confort.

    Pas sur le sport.

    Elle mise encore, en guise de suspension arrière, sur la poutre de torsion, mais c’est de bonne guerre, puisque la moitié des concurrentes font de même.

    D’ailleurs, Nissan est parmi les constructeurs qui réussissent le mieux à discipliner cette suspension non-indépendante. Certes, on l’entend cogner sur les cahots, mais le confort à bord n’est pas affecté pour autant et, dans l’ensemble, la balade tient davantage d’une voiture plus mature.

    La direction électrique a le bonheur de se préciser à vitesse d’autoroute, mais elle demeure lâche à basse vitesse, quand bien même le constructeur soutient l’avoir raffermie pour 2014. Que voulez-vous: la Nissan Sentra ne sera jamais une Mazda3.

    Ceci dit, la principale déception à l’égard de la compacte japonaise de Nissan se situe plutôt au niveau de sa motorisation, qui est en net recul, côté puissance, versus la génération qui tire sa révérence.

    Le petit quatre cylindres (1,8 litre) produit 130 chevaux, soit l’une des plus petites vigueurs d’une catégorie dont la moyenne tourne autour des 146 chevaux. Qui plus est, c’est 10 chevaux de moins que l’ancien 2,0 litres – et l’injection directe n’est toujours pas au menu.

    Lorsque le tout est jumelé à la transmission à variation continue (CVT), eh bien… disons qu’il faut laisser ses oreilles – et ses tripes à la maison. Car côté sensations, c’est malheureusement l’une des pires expériences “CVT” vécues ces derniers temps. Et ce, même si Nissan dit avoir retravaillé l’organe d’une fonction de “changement de rapport” étagée.

    Non seulement les accélérations sont lirantes et bruyantes, mais elles sont bien peu énergiques. Ne pensez pas au 0-100km/h en dessous de 10,5 secondes… Nissan aurait été tout avisé de doter le levier de cette transmission (ou mieux encore, le volant) d’un mode manuel, question de mieux gérer les accélérations. Après tout, les concurrentes à boîte automatique proposent bien la chose, mais… non: on n’y a toujours pas droit pour la Nissan Sentra.

    Ceci dit, il est difficile de jeter la pierre à un constructeur qui mise davantage sur l’économie en carburant que sur la performance. Notre version a enregistré un très, très frugal 6,0L aux 100 kilomètres en “descendant” sur l’Autoroute 15 – et après une pleine semaine de viraillages à droite et à gauche, la moyenne n’a pas dépassé les 7,6L/100km. C’est du domaine de la voiture hybride… sans l’investissement.

    (Sachez que la boîte manuelle six rapports, proposée uniquement sur les variantes de base de la Nissan Sentra, annonce un combiné plus gourmand de presque un litre d’essence que la boîte CVT).

  • Valeur

    Avec son prix d’entrée de 15 098$ (plus 1567$ en frais de transport et de préparation), la Nissan Sentra est l’une des compactes les moins dispendieuses du marché. Ceci dit, sa variante de base est beaucoup trop épurée et… vous n’en voudrez pas.

    C’est plutôt la variante SV, à partir de 17 898$ (avec boîte manuelle) qui fait mouche, livrée qu’elle est avec le climatiseur, le régulateur de vitesse, les commandes audio au volant, la communication Bluetooth et le démarrage sans clé.

    C’est d’un bon rapport qualité-prix, si l’on se montre raisonnable. Mais pour des gâteries comme les sièges chauffants (pas très convaincants, ceux-ci, toutefois) ou le Nissan Connect, voire des éléments essentiels comme la caméra de recul, il faut allonger plus de bidous afin de se payer des versions haut de gamme, où ces équipements sont soient optionnels (sur la Nissan Sentra SR, à partir de 21 098$) ou de série (sur la Nissan Sentra SL, à partir de 24 198$).

    Et une fois dans ces eaux-là, eh bien l’acheteur pourrait vouloir choisir une compacte à la conduite plus épicée (comme la Ford Focus ou la Mazda3), à la sécurité accrue d’une traction intégrale (Subaru Impreza), ou encore qui propose la motorisation diesel (Volkswagen Jetta TDI), voire opter pour une coréenne réputée en offrir plus, côté équipements.

    Comme l’ajustement électrique des sièges avant, la banquette arrière chauffante ou encore l’alerte à la circulation transversale – ce que la Nissan Sentra n’offre toujours pas…

  • Conclusion

    On connaît tous quelqu’un pour qui l’intérêt envers les véhicules se résume à les conduire du point A au point B, à moins de frais possible et dans un confort qui prime sur la sportivité.

    Eh bien, la Nissan Sentra de 7e génération est faite pour ce quelqu’un. C’est le “gros bon sens”, comme dirait la publicité.

  • Avantages et inconvénients

    • + Style
    • + Consommation de carburant
    • + Espace dans le coffre
    • + Espace intérieur
    • - Puissance
    • - Boîte de vitesse
    • - Insonorisation
    • - Direction
    • - Accélération

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