San Francisco, Californie – Waow pour l’aménagement intérieur, moins austère avec ces appliqués de simili-aluminium brossé du plus bel effet.

Waow pour l’insonorisation digne d’une voiture haut de gamme, waow pour un prix d’étiquette réduit malgré plus d’équipements.

Et surtout: waow pour la conduite.

Direction impeccable, motorisations souples et raffinées, choix incommensurable de transmissions, tenue de route à la superbe… waow, waow, waow.

Golf un jour, Golf toujours

Ceux qui lisent régulièrement l’auteur de ces lignes savent qu’elle a le commentaire tendre très rare.

Et que des “waow”, elle n’en pousse pas souvent.

C’est pourtant ce qui a résonné à bord de la nouvelle Volkswagen Golf 2015, alors qu’elle en testait les quatre itérations:

  • de performance Volkswagen GTI 2015 (qui débarque en ce moment même chez les concessionnaires canadiens);
  • de base Volkswagen Golf TSI 2015 (prévue pour juin);
  • diesel Volkswagen TDI 2015 (attendez-la en août);
  • et 100% électrique Volkswagen e-Golf 2015 (celle-là, ne l’attendez pas, la toute première électrique de Volkswagen en Amérique ne sera pas distribuée au Canada – pour le moment du moins).

À surveiller l’an prochain: la variante familiale Volkswagen Golf Sportwagon (les Américains l’appelleront Volkswagen Golf Sportwagen – avec un “e”) et la super-performante Volkswagen R.

Une version décapotable? N’y comptez pas trop: déjà, la famille mise déjà sur une compacte décapotable – la Volkswagen New Beetle Cabrio – et de toute façon, la catégorie est en perte de vitesse. La Volkswagen Eos en est d’ailleurs à sa dernière année…

Disons qu’on aurait plus de chances de voir passer une Volkswagen Golf 4Motion (traction intégrale) d’ici les 18 prochains mois.

Du pareil au même?

Le style de celle qui vient de célébrer ses 40 printemps n’est pas tombé loin de l’arbre: les légendaires formes quadrilatères sont toujours au rendez-vous. Tout au plus a-t-on repoussé de 4cm les roues avant vers… l’avant, mais bien malin celui qui pourra voir la différence.

De fait, même en garant les générations dites Mark VI et Mark VII côte à côte, on a peine à en discerner les divergence.

Golf un jour, Golf toujours, quoi.

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Sauf que sous cette robe de Mark VII qui n’a fait sourciller personne lors de notre passage dans la région de San Francisco, pas même les conducteurs de générations précédentes, se cachent les plus grandes – et peut-être les plus fantastiques – modifications qu’une Volkswagen Golf n’a jamais vécu.

Un, deux… trois nouveaux moteurs

D’abord, on fait la passe sur le cinq cylindres (2,5 litres) de 170 chevaux pour adopter le quatre cylindres à injection directe et turbo TSI (1,8 litre) qui propulse déjà la Volkswagen Jetta.

La puissance est similaire versus la précédente Volks Golf, mais vous noterez que 170 chevaux, c’est quand même une vigueur tout en haut de l’échelle, chez les voitures compactes. Le couple, quant à lui, s’élève d’une dizaine de lb-pi, maintenant à 185 lb-pi. Surtout, il se libère à plus bas régime.

C’est par ailleurs un quatre cylindres diesel complètement révisé qui se glisse sous le capot de la Volkswagen TDI, pour une dizaine de chevaux en sus (à 150 chevaux) et un couple qui demeure à 236 lb-pi.

Enfin, roulements de tambour: le quatre cylindres turbo et à injection directe (2,0 litres) vient doter la Volkswagen GTI 2015 de 210 chevaux et 258 lb-pi. Dix chevaux en sus, ce n’est pas la mer à boire, direz-vous, mais il en est autrement du couple, qui augmente du quart – maintenant à 258 lb-pi. Et nouvellement, la boîte automatique DSG accepte de s’offrir en option (de base, on a droit à la manuelle six vitesses).

Vous pouvez patienter jusqu’à ce que le groupe “Performance” soit proposé en fin d’année? Non seulement votre Volkswagen Golf GTI grimpera à 220 chevaux et bénéficiera du différentiel auto-bloquant, mais pour quelques bidous de plus, elle vous accordera les amortisseurs adaptatifs, une première pour Volkswagen en Amérique.

MQB – retenez ce vocable…

Au-delà de ces trois motorisations transformées, la grande nouveauté de la Volkswagen Golf 2015 réside dans sa nouvelle plateforme d’assemblage MQB.

MQB pour Modularer QuerBaukasten ou, si vous préférez, matrice modulable transversale.

Retenez bien ce vocable, puisqu’il pourrait constituer la prochaine révolution automobile, comme le “Just in time” de Toyota dans les années 1950. Car non seulement cette architecture ultra-polyvalente est appelée à accueillir les deux tiers des véhicules du groupe Volkswagen (vive l’économie d’échelle!)…

… et non seulement permet-elle d’étirer la longueurs hors-tout de 5cm (pour un coffre de 10% plus généreux)…

… mais elle est à l’origine de l’une des conduites que nous affirmons être parmi les plus intéressantes du marché actuel. Rien de moins.

À la “béhème”

La Volkswagen Golf de 7e génération (qui roule déjà en Europe, là où d’ailleurs elle a remporté le titre de Voiture de l’Année 2013) est la toute première voiture, au sein de la marque “du peuple”, à utiliser la “MQB”.

Spécifions quand même que l’Audi A3 l’a devancée d’un mois en Amérique…

Pourquoi faire tout un plat avec cette MQB?

D’abord, parce que cette plateforme fait extensivement appel à des aciers ultra-légers, ce qui permet une Volkswagen Golf 2015 d’une trentaine de kilos plus légère qu’à la génération précédente. Voilà qui n’empêche pas la rigidité en torsion de croître de 10% – quand même!

Ajoutez une direction désormais “progressive” (lire: qui s’aiguise davantage avec la vitesse), annexez de série le système XDS (autrefois réservé à la Volkswagen Golf GTI, il imite un différentiel auto-bloquant en freinant la roue intérieure lors d’un virage)…

… et ta-da-dam! Vous obtenez un comportement routier aussi équilibré et onctueux que pour une “béhème”.

Bien hâte de voir ça en piste

Pas de farce: la tenue de route de la nouvelle Volkswagen Golf 2015 est non seulement solide, composée et assurée, elle est passionnante. La réponse de l’accélérateur est vive, le turbo entre en ligne de compte de façon dynamique et la direction est impeccable – une vraie jouissance à manier.

Les motorisations, qu’elles soient à essence ou diesel (oui, oui: même diesel!), sont raffinées et de puissances déliées. Nous ne serions pas surpris qu’elles brillent aux prochaines récompenses Ward’s qui, année après années, honorent les dix meilleurs organes de l’industrie.

Bien hâte de voir comment ça se débrouillera sur une piste face à des concurrentes comme la Mazda3 ou, dans le cas de la Volkswagen GTI, la Ford Focus ST et la Subaru Impreza WRX.

Juste un bémol – parce qu’il en faut bien un:

Sur les routes sinueuses (et parfois cahoteuses) californiennes, nos différentes Volkswagen Golf 2015, chaussées d’à peu près toutes les dimensions de pneus possibles (de 15 à 18 pouces), se sont à l’occasion avérées bondissantes.

Et ce, tant avec la suspension arrière indépendante greffée à toutes les versions à essence, qu’avec celle à poutre de torsion dont doit se contenter la Volkswagen Golf TDI diesel, question d’accommoder son nouveau système de contrôle des émissions. (Eh oui: la vidange d’huile de la Volkswagen Golf TDI 2015 exigera quelques dizaines de dollars de plus pour faire le plein d’urée…)

Donc, quelques rebonds, disions-nous. Est-ce là l’amortissement ajusté à la sauce américaine, gage d’un bon confort dans à peu près toutes les situations? Ceci dit, la réaction est contrôlée, disciplinée même. Nous aurions préféré un peu moins de remous à la verticale, mais notre expérience n’a pas été entachée pour autant.

Grande qualité intérieure

Dans l’habitacle aussi, c’est du “Golf un jour, Golf toujours”. Et c’est une bonne nouvelle, puisque ça signifie que la 7e génération de la compacte n’a pas subi le “de-content” des Volkswagen Jetta et Volkswagen Passat.

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Les matériaux demeurent de qualité et la sobriété toute teutonique est, au gré des versions, rehaussée d’appliqués de faux-aluminium brossé, qui viennent éclairer la cabine d’une belle sophistication qui n’est pourtant pas requise par la catégorie.

La plus grande qualité intérieure? L’insonorisation.

Vraiment.

Pour y avoir égaré un cellulaire laissé en mode vibration, nous pouvons vous affirmer qu’une fois fermés portières, vitres et toit (supposément panoramique… nous dirons plutôt double), c’est le silence d’une tombe, là-dedans.

Du pays de la Choucroute à celui des Nachos

Il serait peut-être temps de vous parler prix.

Surtout que pour la première fois de son histoire, la Volkswagen Golf est construite à l’usine mexicaine de Puebla, aux côtés des VW Jetta et New Beetle.

Nous nous serions donc attendu à une réduction de prix qui reflète cette relocatisation de l’usine germanique de Wolfsburg au pays des Nachos.

Que non: à 18 995$ (variante trois portes) et à 19 995$ (variante cinq portes), la Volkswagen Golf 2015 débute à un prix à peine d’un millier de dollars de moins que lorsqu’elle était fabriquée au pays de la Choucroute.

(Est-ce qu’on vient d’entendre les actuels propriétaires de Volkswagen Golf, qui craignaient de voir chuter la valeur de revente de leur voiture, pousser un intense soupir de soulagement? Oh, que oui.)

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Du coup, la compacte conserve son statut d’européenne qui exige davantage du portefeuille versus la concurrence, mais qui veut le justifier en s’amenant bien nantie. La variante de base propose donc les glaces électriques, la climatisation, les sièges chauffants à l’avant (variante 5 portes), l’écran tactile et la radio satellite, mais… pas la régulateur de vitesse.

Une nouveauté “sécurité” se fait de série: le freinage post-collision a le mérite, lors d’un accident, de prévenir un deuxième impact. Gageons que ça fera vite des émules chez la compétition.

Laquelle choisir?

Bon, laquelle choisir?

Nous irions d’abord avec notre premier coup de coeur: la Volkswagen Golf 2015 de base, avec son onctueux moteur TSI de 170 chevaux et suffisamment de couple (y’aurait pas davantage que 185 lb-pi, là-dedans?) pour livrer le tout dans une belle souplesse, surtout lorsque transigé par une boîte manuelle au maniement divin.

Juste dit comme ça, en passant: cette Volkswagen Golf 2015 “de base” offre autant de puissance et de couple que n’en proposait… la Volkswagen Golf GTi de 3e génération (Mark III) avec son V6 de 2,8 litres, il y a de cela deux décennies…

Ceci dit, nous aurions souhaité que la boîte manuelle de base compte six vitesses (et non que cinq). D’autant que le second rapport est trop élevé pour
la plupart des démarrages en “deuxième”. Un tel étagement favorise peut-être la consommation en carburant – que Volkswagen annonce 16% plus frugale sur l’autoroute versus l’ex cinq cylindres de 2,5 litres – mais il faudra confirmer lors d’un essai plus exhaustif.

La Volkswagen Golf TDI demeure évidemment la proposition par excellence pour ceux qui font de la grand-route – beaucoup de grand-route. Et bonne nouvelle: le niveau “Trendline” lui est désormais accordé, pour une entrée en matière à 23 095$ – presque 3000$ de moins qu’auparavant.

On aime, d’autant que – oh bonheur: ce sont les boîtes les plus sophistiquées de la gamme qui montent à bord, soit la manuelle six vitesses ou l’automatique six rapports à double embrayage. Avec cette dernière, le passage a cette instantanéité qui garde le régime bien en place – de quoi nous faire regretter qu’une telle DSG ne soit pas proposée à travers toute la gamme.

Mais encore…

Et la Volkswagen Golf GTI, dites-vous? Euh… au risque de nous attirer des tomates de la part de tous les fans invétérés, nous n’avons pas ressenti les frissons souhaités à son volant.

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Oui, la Volkswagen Golf GTI aux accents rouges profite d’un surplus de puissance, de freins et de barres stabilisatrices plus larges, d’une suspension surbaissée de 15mm et d’un système de stabilité à mode sport. Oui, elle peut désormais être livrée avec la boîte DSG. Et oui, elle mise toujours sur les sièges sport, le volant à base aplatie, les pédales en acier inoxydable et, pour ceux qui n’optent pas pour le cuir, le légendaire revêtement à carreaux.

Mais que voulez-vous: les autres Volkswagen Golf 2015 sont si réussies et ce, sur toute la ligne, qu’elles laissent peu de marge à celles de performance pour se démarquer.

Il faut aussi vous dire que le grand frisson, c’est au volant de la Volkswagen Golf GTD (184 chevaux, 280 lb-pi) que nous l’avons ressenti, l’automne dernier, lors d’un autre essai californien. Le couple qu’il y a là-dedans, Mesdames et Messieurs… waow.

Mais bon, la version diesel de performance n’est pas (encore) pour nous. Consolons-nous, puisqu’on nous promet dès l’an prochain la Volkswagen Golf R, avec ses presque 300 chevaux jumelés à la traction intégrale 4Motion… pour le 0-100km/h sous les cinq secondes.

Frissons garantis.