Alfa Romeo Giulia: les Colocs diraient: Wo wo wo, ma p'tite Julie!

Nouvelles
mardi, 30 juin 2015
«Wo Wo Wo, ma p'tite Julie!» diraient les Colocs. Et vrai qu'elle est mieux de se lever de bonne heure, la nouvelle Alfa Romeo Giulia, si elle veut concurrencer jusqu'en Amérique les BMW M3 et Mercedes C63 AMG de ce monde.

Alfa Romeo est sur une lancée. Du moins, c’est ce que souhaite faire croire Sergio Marchionne, le grand patron à la tête de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) qui discoure de 400 000 unités italiennes vendues à travers le monde en 2018.

Le hic, c’est que la marque, qui n’offre actuellement que trois voitures (Mito, Giulietta et 4C, cette dernière étant la seule distribuée sur notre continent), a planétairement écoulé six fois moins que ça, l’an dernier.

D’ailleurs, les analystes interrogés par Automotive News, la bible de l’industrie automobile, sont sceptiques, rappelant que des marques de luxe comme Audi ont mis 20 ans à parvenir là où elles sont.

Mais bon, la renaissance italienne veut passer par huit nouveaux modèles, notamment un utilitaire et une grande berline qui sont promis successivement au cours des trois prochaines années.

Le premier de ces modèles? Une itération moderne de l’Alfa Romeo Giulia, qui a connu son heure de gloire dans les années 1960 et 1970.

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Ce qu’on dit… et ce qu’on ne dit pas

La nouvelle berline compacte qui se proposera à l’Europe d’ici la fin de l’année, puis aux États-Unis et dans les cinq concessionnaires Alfa Romeo du Canada probablement quelque part en 2016, s’est montrée la semaine dernière à Milan en version de performance Quadrifoglio (trèfle à quatre feuilles).

Pas un mot n’a été prononcé quant à d’éventuelles variantes plus courantes, mais quelques détails ont quand même été livrés.

Ainsi, on sait que la propulsion (aux roues arrière) sera de mise avec, en option, la traction intégrale. On sait aussi que la distribution de poids avant/arrière devrait être parfaite – mais on n’a pas déclamé quoi que ce soit quant audit poids.

On sait par ailleurs que c’est une suspension à double triangulation exclusive à la marque qui dotera l’avant et qu’un mode “Efficacité avancée” sera, pour la première fois, proposé sur une Alfa Romeo. On nous dit aussi que la direction sera la plus incisive de toute la catégorie, mais on ne dit pas si l’assistance sera électrique ou si, comme pour l’Alfa Romeo 4C, elle sera à l’huile de bras.

Rien n’a été dit non plus quant aux transmissions, mais les collègues présents au dévoilement ont remarqué une manuelle six vitesses à bord de l’exemplaire montré à la presse automobile.

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Ambition, boeuf et grenouille…

Revenir en force avec une berline compacte sportive, tant sur le marché mondial qu’en Amérique, ce territoire délaissé par la marque italienne depuis deux décennies? Les ambitions auraient pu s’arrêter là.

Que non: l’Alfa Rome Giulia Quadrifoglio veut s’attaquer directement aux plus importants canons de la catégorie, soit les BMW M3 et Mercedes C63 AMG.

Vrai que les outils sont au rendez-vous. La «Meccanica della Emozione» fait appel à des matériaux d’avant-garde pour réduire son poids au maximum, par exemple de la fibre de carbone au toit et de l’aluminium aux portières.

Et sous son capot, se glissera un V6 bi-turbo (3,0 litres) puisant sa science du côté de Ferrari, la division familiale suprême. (D’ailleurs, Alfa Romeo n’a-t-elle pas été souvent rétrogradée au rang de Ferrari du pauvre?)

Cet organe V6, qui pourrait bien être un dérivé de ce qui propulse déjà la Maserati Ghibli, promet 510 chevaux (rien n’est toutefois dit quant au couple) et le 0-100km/h en 3,9 secondes.

C’est certes plus puissant que les 425 chevaux de la BMW M3 ou même que les 464 chevaux de la Cadillac ATS-V, mais ce n’est que nez à nez avec la puissance de la Mercedes C63 AMG S.

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Est-ce que ça suffira? Peut-être pas, d’autant que les batailles de la convoitise et de la fiabilité sont loin d’être gagnées.

Jasons convoitise, d’abord, pour dire que la seule et unique Alfa Romeo à s’offrir à notre marché, soit la sportive 4C, a trouvé moins de 300 preneurs aux États-Unis depuis le début de l’année – et à peine une quinzaine d’acheteurs au Canada.

Il a bien été dit que le coupé deux places ne bénéficierait pas d’une distribution illimitée, mais quand même.

La fiabilité, maintenant: le dernier sondage (2014) de J.D. Power, mené auprès de 15 500 automobilistes anglais, place l’Alfa Romeo au 25e et avant-dernier rang du palmarès – après, pas même avant Fiat.

Un sondage similaire, mais cette fois conduit auprès des Allemands, ne fait même pas mention de la marque italienne. C’est que le nombre d’unités vendues dans la contrée «M» et des «AMG» était trop petit pour être significatif…

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