Cellulaire au volant: Québec, toujours la province la plus permissive!

Nouvelles
jeudi, 16 novembre 2017
Québec serrera la vis aux délinquants du cellulaire au volant. Mais avant de crier au scandale d'un gouvernement qui vient en piger plus dans vos poches, sachez qu'on est la province la plus permissive à ce sujet... et de loin!

Vous avez lu dans les médias cette semaine que le gouvernement du Québec s’apprêtait à majorer les contraventions décernées aux automobilistes qui se font prendre «la main sur le cellulaire» alors qu’ils conduisent.

Certes, il n’y a là rien de nouveau: depuis trois ans, il est dit que la refonte de notre Code de la sécurité routière allait passer par pareil resserrement pour contrer la distraction au volant.

Mais cette fois, les détails se précisent: un document obtenu par l’équipe de Cogeco Nouvelles avance des amendes de 400$ – quatre fois plus qu’actuellement.

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Ça fera une décennie le 1er avril prochain que le cellulaire au volant, sans dispositif main-libre, est interdit au Québec. Au départ, l’amende de 80$ à 100$ (de 120 à 162$ avec les frais) était assortie de trois points d’inaptitude. Depuis le printemps 2015, un 4e d’inaptitude s’est rajouté au délit.

Quatre points d’inaptitude (ceux qu’on appelle à tort les points de démérite – anglicisme, sors de ce corps!) sont suffisants pour faire perdre son permis à un apprenti.

Pour les détenteurs de droit de conduire régulier (totalisant 15 points d’inaptitude), perdre quatre points fait quand même doubler le coût du permis de conduire – et ce, pour deux ans, laps de temps avant que la pénalité ne s’efface du dossier.

Si ça fait mal au portefeuille québécois, que de se faire prendre la main sur le téléphone?

D’abord oui, parce que bon an mal an, et depuis que l’interdiction est en place, quelque 65 000 contraventions sont décernées chaque année. En une décennie, pareilles infractions liées à la distraction au volant auront rapporté, dans les coffres québécois, plus ou moins 92 millions de dollars.

Mais ensuite… non, parce que dans les faits, tels que recensés par le CAA national, les sanctions québécoises contre la distraction au volant prises dans leur ensemble sont les plus permissives au Canada, exception faite du Nunavut. (Mais ce territoire qui n’interdit encore rien du cellulaire au volant cumule moins d’un millier de kilomètres de route…)

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Prenez un moment pour comparer (avec le tableau du CAA ci-dessus) les sanctions au Québec avec celles imposées par les voisines canadiennes. Vous verrez que lorsqu’on se compare…:

  • dans toutes les autres provinces (exception faite du Nunavut), les amendes sont plus élevées. Les plus clémentes sont au Manitoba (200$) et les plus salées touchent les 1000$ en Ontario et à Terre-Neuve), voire les 1200$ à l’Ile-du-Prince-Edouard;
  • certaines provinces visent les récidivistes avec des amendes de 50% plus élevées (Colombie-Britannique), voire doublées (Nouvelle-Écosse);
  • d’ailleurs, la Colombie-Britannique est la plus sévère de toutes les provinces, avec une série de menaces pouvant aller jusqu’à une interdiction de conduire (de 3 à 12 mois) pour les récidivistes;
  • les Territoires du Nord-Ouest doublent les pénalités lorsque le méfait est commis dans les zones scolaires (vraiment pas fou, comme idée…).

Si le gouvernement du Québec quadruple les amendes et en reste à quatre points d’inaptitude pour les infractions liées à la distraction au volant commises sur son territoire, la Belle Province se retrouvera à imposer aux automobilistes ce qui, essentiellement, se situe dans… la moyenne canadienne.

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