Design automobile vu par Ralph Gilles: l'excitation est de retour!

Salons 2012
samedi, 3 mars 2012
Avec le printemps, bat son plein la saison des salons d’automobiles. Détroit, Montréal, Toronto, Chicago, New York… Après trois années de vache maigre dans l’industrie automobile, quelles sont les tendances, côté style? « Le retour de l’excitation! » clame le designer montréalais Ralph Gilles.

Berlines qui prennent des allures de coupés, sportives aux lignes brutales comme jamais, classiques qui repoussent les frontières de l’élégance… « Il n’y a pas qu’une seule tendance qui se dessine, tout est dans l’air. C’est à la fois rafraîchissant et passionnant, » soutient, dans une entrevue exclusive que nous a accordée le designer haïtien, qui a grandi à Montréal et qui est l’artisan du succès esthétique de la Chrysler 300.

Aujourd’hui vice-président design pour le constructeur américain, il arpente les grands rendez-vous automobiles de la planète. Ce qu’il y voit? « La petite voiture est maître. Depuis que les compagnies s’y intéressent, la catégorie est devenue hautement concurrentielle, autant par le style que par les équipements, voire même par les performances qui se glissent sous les capots. »

En effet: sièges chauffants, toits ouvrants, dispositifs de communication d’avant-garde, turbos… de quoi prouver qu’elle est bien terminée, l’ère de « l’écono-box ».

Après quelques années où, ressources financières parcimonieuses obligent, les prototypes présentés dans les salons automobiles n’étaient que des modèles en voie de production, Ralph Gilles note que les folies conceptuelles sont de retour. « Les constructeurs recommencent à expérimenter, ils osent même montrer ce qui, généralement, demeure à l’abri de leurs studios. »

 Le designer note aussi un courant vers de nouvelles formes de transport: « On voit de plus en plus de très petits modèles, presque une transition entre la moto et la voiture. » Mais à son avis, ce qui marquera définitivement la prochaine décennie sera le « branding », c'est-à-dire comment les produits définissent leur constructeur – ou vice-versa.

« Habitacles, calandres, matériaux, inserts lumineux dans les revêtements, sonorité des moteurs... tous les aspects sont bons pour distinguer une marque – et à ce chapitre, on voit que les constructeurs prennent de plus en plus de risques, » dit Ralph Gilles.

Avec pour conséquence, croit-il, que les modèles seront de plus en plus polarisés: « Certains styles seront adorés, d’autres détestés. Et Chrysler s’y connaît, en polarisation. Pensez PT Cruiser, de même que… la 300. »

Oui, oui: la même 300 qui a donné un second souffle à Chrysler et qui a définitivement établi Ralph Gilles comme l’un des plus grands designers automobiles de l’ère moderne.

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