Chevrolet Camaro 2010: pas de vacances pour le rétro!
lundi, 31 août 2009
St. Andrews by-the-Sea, Nouveau-Brunswick – Il est très rare qu’une voiture qu’on déteste de prime abord réussisse finalement à se faire aimer au point qu’on ne veuille plus en rendre les clés. D’habitude, on aime ou on déteste, point final. Mais comme disent les Anglais rencontrés sur la route des vacances: cette Chevrolet Camaro «grows on you»…

Fiche technique

MarqueChevrolet
ModelCamaro
Année2010
MoteurV6 (3,6L)
TransmissionManuelle 6 vitesses, automatique 6 rapports

Au départ, je n’étais pas tendre à l’égard de la nouvelle Camaro. Disparue des chaînes de montage de Boisbriand il y a sept ans, la sportive (désormais assemblée à Oshawa, en Ontario) nous est revenue cette année dans un style qui mélange le hier à l’aujourd’hui. Coudonc, on n’en avait pas terminé, avec les tendances rétro?

Certes, avec sa calandre menaçante et ses lignes sculptées au couteau, la Camaro déplace de l’air, visuellement parlant. Surtout avec ce jaune canari à la « Transformer Bumblebee » qu’arborait notre version… Je ne vous dis pas les réactions recueillies lors de son passage dans les Maritimes!

Les premiers tours de roue du bolide nous laissent pourtant sur notre appétit. Peut-être parce qu’ils sont propulsés par le « petit » moteur, un V6 de 3,6 litres qui produit 304 chevaux? En temps normal, une telle puissance devrait générer des accélérations dynamiques, mais c’est sans compter les plus ou moins 1750 kilos de la voiture et la longue silhouette de presque cinq mètres qui repose sur une suspension (indépendante) beaucoup plus conciliante que ferme. Sur les cahots, l’arrière de la bagnole à propulsion a même tendance à se déporter, répercussion dans le volant en prime. Pour quelque chose de plus sport et de plus puissant, paraît qu’il faut se tourner du côté de la Camaro V8...

Aussi, notre version était munie d’une transmission automatique, alors qu’un vrai coupé sport, c’est avec la boîte manuelle qu’on veut le piloter. Cette automatique propose le passage manuel de ses six rapports au volant, certes. J’apprécie généralement le « gadget » sauf qu’ici, les commandes sont désagréables à manipuler et pour un peu, on les confondrait avec de vulgaires commandes audio. Qui plus est, ces palettes ne sont fonctionnelles qu’à condition d’engager le levier de vitesse en position « S ». La manœuvre est inutile et bien peu pratique, dans le feu de l’action.

Ceci dit, au fil d’un périple de 2000 kilomètres chez nos voisins brunswickois, on découvre très vite les mérites de cette boîte automatique, bien étagée et d’une douceur exemplaire. Aussi, on aime les performances du moteur… côté consommation. Impressionnant, ce 8,7L/100km sur grand-route, de la part d’un « muscle car » américain. Vrai que c’est deux litres de plus qu’annoncé pour ce V6 à injection directe (bravo pour l’avancée technologique), mais avec un réservoir de 72 litres qui permet une autonomie d’au moins 750 kilomètres, c’est le bonheur des « no-where » sans que ça coûte trop cher.

Sur les beaux lacets asphaltés qui mènent à St. Andrews by-the-Sea, la voiture s’est montrée lourde et massive à déplacer, mais l’ensemble a ravi pour ses qualités de « cruiser ». Certes, pas de « grr-grr » excitant sous le pied droit comme pour la Mustang – cette dernière est d’ailleurs nettement plus courte, plus épicée et plus sonore que la Camaro V6. De fait, ce qui résonne le plus à bord de la Chevrolet, ce n’est pas le moteur, c’est le système audio – au point d’en faire vibrer le rétroviseur central!

Néanmoins, à la longue, la Camaro se laisse découvrir – et apprécier plus qu’on aurait pu le supposer de prime abord. Ainsi, sa direction transmet bien les sensations de la route et plus les kilomètres défilent sous les roues de 20 pouces, plus les regards admiratifs lancés par les autres automobilistes – qu’on capte malgré une visibilité pourrie tant à l’avant qu’à l’arrière – nous accrochent un grand sourire aux lèvres. Même les policiers se mettent de la partie, privilégiant l’avertissement plutôt que la contravention officielle… C’est tout dire!

L’habitacle rafle également de bons points, avec des sièges avant très confortables, en dépit de l’absence de tout ajustement lombaire. L’espace de chargement est surprenant : tout l’attirail de camping nécessaire à une semaine de vacances a tenu à bord, y compris une douzaine de bûches pour le feu de camp et… le vélo. Oui, oui, le vélo! Il a fallu sacrifier le passager avant, mais bon.

Et tout à coup, le temps a passé trop vite et c’est le chemin du retour obligé. Voilà qui nous fait regretter l’arrivée imminente du moment où il faudra rendre les clés. Alors, on profite d’un autre bon succès des années ’60 à la radio satellite et on se dit que finalement, la tendance rétro, ça a encore bien du bon en vacances…

 

FICHE TECHNIQUE :

Chevrolet Camaro 2010

Coupé deux portes, quatre places

Version essayée : V6 avec habillage RS

Moteur : V6 de 3,6L à injection directe

Performances : 304 chevaux, 273 lbs-pi

Boîtes : manuelle six vitesses, automatique six rapports

Consommation : 8,7L/100km sur l’autoroute (notre consommation)

Réservoir : 72 litres

Coffre : 320 litres

Construction : Oshawa, Ontario

Concurrence : Ford Mustang, Dodge Challenger

Prix : à partir de 26 995$ (V8 : à partir de 36 995$)

 

POUR

Capacité de chargement plus généreuse qu’escompté

Grand réservoir d’essence

Consommation intéressante sur grand-route

Radio satellite pour toutes les versions

Visuellement « punchée »

Excellent système audio

Sièges avant très confortables

 

CONTRE

Visibilité pourrie

Volant à l’ajustement limité en hauteur

Entrées et sorties dignes d’un coupé – c'est-à-dire pas faciles

Plus un « cuiser » qu’une sportive

Passage manuel des vitesses au volant peu fonctionnel

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