Chrysler 200 : Botox ou pas, ça ne trompe pas
lundi, 4 avril 2011
Même le p’tit coup de Botox qu’on vient d’insuffler à la Chrysler 200 ne réussit pas à cacher le fait «Sebring».

Fiche technique

MarqueChrysler
Model200
Année2011
Moteur4 cyl (2,4L), V6 Pentastar (3,6L)
TransmissionAutomatique 4 ou 6 rapports

San Diego, Californie – Chrysler a connu des mauvais moments ces 24 derniers mois et vrai que quand ça va mal, il est difficile de faire des produits enthousiasmants, voire des miracles.

Le constructeur américain a bien voulu rajeunir sa berline intermédiaire Sebring, lui accolant au passage une nouvelle désignation numérique, mais ça ne suffit pas. D’ailleurs, il faut voir la liste de toutes les modifications apportées au design, à la suspension, à la direction et à l’insonorisation pour comprendre que décidément, elle ne l’avait pas, l’affaire, cette ancienne Sebring.

Pour le nouveau design, on repassera : la silhouette en bulle qui a fait son temps est reconnaissable malgré la nouvelle devanture qui tente (en vain) le coup du classique. L’arrière est quant à lui traversé d’une inélégante barre chromée. C’est manqué, mais voulez-vous : quand le citron a trop été pressé, eh bien, il est tout sec.

Prise toute seule, la nouvelle Chrysler 200 pourrait engranger de bons points. Même si la plateforme demeure, le comportement s’est amélioré (difficile de faire pire…), l’insonorisation aussi. Certes, on ne jouit d’aucune connexion endiablée avec la route, l’effet de couple en accélération est encore (trop) présent, la direction n’a pas d’âme et faute d’excitation, on en oublie vite qu’on conduit. Reste que la voiture est spacieuse (son coffre surtout), qu’on s’y installe avec familiarité et qu’avec un prix sous les 20 000$, c’est nettement le meilleur demandé pour une intermédiaire.

Le hic, c’est que les Hyundai Sonata et Ford Fusion sont de ce monde. De même que les Toyota Camry et Honda Accord. Devant cette flopée de concurrentes plus attirantes (en termes de style, de conduite et/ou de fiabilité), la Chrysler 200, aussi nouvelle soit-elle, ne fait pas le poids. Elle ne le ferait même pas avec des litres de Botox et des talons hauts – tout au plus demeurera-t-elle la championne des compagnies de location de voitures.

Le V6 avant tout

Pour le commun des mortels, mieux vaut oublier la version de base avec son moteur quatre cylindres de 2,4 litres et sa très archaïque boîte automatique quatre rapports. Vrai que nous n’avons pas encore essayé cette variante à 19 995$, mais soyez assurés que ces 173 chevaux ne sont pas suffisants pour déplacer une masse de plus ou moins 1600 kilos. On peut adjoindre une boîte automatique six vitesses plus moderne, mais même là, la consommation en carburant ne s’illustre pas.

Au contraire, le nouveau V6 Pentastar optionnel (qu’on apprécie aussi dans les Jeep Grand Cherokee et Chrysler 300) se fait économe en essence, malgré ses 283 (bien nécessaires) chevaux. Cette puissance permet des accélérations douces et tout en souplesse au bout du pied droit. Malheureusement, la boîte automatique six rapports vient dénaturer l’expérience d’à-coups et d’étranges tremblotements à l’arrêt si le frein n’est pas férocement enfoncé.

Un mot sur l’habitacle, pour dire que les sièges ont été repensés (mais ils manquent encore de support), le volant a été redessiné pour afficher la ‘nouvelle’ image Chrysler, l’instrumentation a été réaménagée et les matériaux ont été mieux choisis. Reste que l’ensemble fait encore « voiture de location ». Il serait grand temps de mettre au rancart ces simplistes éléments noirs qui, depuis des années, ont trop parsemés de produits Chrysler/Dodge.

Et d’ailleurs, où sont ces gadgets de l’heure comme le démarrage sans clé, le toit panoramique, les avertisseurs d’angle mort et autres belles technologies dont on ne veut plus se passer? Rien, niet, nada, sauf un Uconnect qui remonte à plusieurs années, celui-là aussi. Sans doute qu’il faudra attendre la prochaine génération de 200 – et peut-on espérer la touche magique de Fiat? – pour en arriver à une intermédiaire qui se respecte enfin.

 

FICHE TECHNIQUE

Chrylser 200 2011

Berline intermédiaire, cinq places

Moteur 1 : Quatre cylindres de 2,4 litres

Performances : 173 chevaux, 166 lbs-pi

Moteur 2 : V6 Pentastar de 3,6 litres

Performances : 283 chevaux, 260 lbs-pi.

Boîtes : automatique quatre ou six rapports

Consommation (ville-autoroute) :

4 cyl auto4 : 9,9 / 6,7L/100km

4 cyl auto6 : 10,5 / 6,4L/100km

V6 auto6 : 11,0 / 6,8L/100km

Roues : 17 ou 18 pouces

Poids : 1537 kilos (4 cyl), 1614 kilos (V6)

Coffre : 385 litres

Construction : Sterling Heights, Michigan

À partir de 19 995$

 

POUR

Grand coffre

L’intermédiaire la moins chère du marché

V6 Pentastar doux, puissant et économe

 

CONTRE

Encore cette impression de « louez-moi »

Aucun « waow » - ni dehors, ni dedans

Quatre cylindres peu puissant et peu économique

Antidérapage en option (version de base)

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