Chevrolet Traverse 2009: quand on fait tout de travers...
lundi, 1 juin 2009
On dit qu’il vaut mieux se taire lorsqu’on n’a rien de bon à dire. J’ai pensé me taire quant au Chevrolet Traverse et ne jamais rédiger cette chronique. Après tout, on ne gagne pas son paradis à frapper quelqu’un, surtout quelqu’un dans la misère. Mais en même temps, le Traverse réunit tellement tout ce qui fait que GM est aujourd’hui aux portes de la faillite…

Fiche technique

MarqueChevrolet
ModelTraverse
Année2009
MoteurV6 (3,6L)
TransmissionAutomatique 6 rapports

Et d’abord, pourquoi un énième camion? GM compte déjà un nombre incalculable d’utilitaires et de véhicules multi-segments. Avec ses trois rangées totalisant huit places et sa longue, très longue silhouette (à 5,2 mètres, elle est plus longue que le Tahoe), le Traverse fait directement concurrence aux Buick Enclave, Chevrolet Tahoe/Suburban et TrailBlazer, GMC Acadia, Envoy, Yukon, et Saturn Outlook du constructeur.

Trop, c’est comme pas assez…

On ne médirait pas sur la chose si le Traverse n’avait pas tout de l’éléphant blanc. Mais dès les premiers instants à son bord, on note des matériaux rêches et bas de gamme qui sont mal assemblés, une insonorisation très moyenne, un design intérieur qui ne fait décidément pas grand effort pour plaire et une surenchère de commandes détruisant toute volonté d’accueil.

Qui plus est, je n’ai jamais vu un système de navigation aussi complexe à opérer (soulignons par contre qu’il diffuse la navigation en temps réel de XM). Et je vous mets au défi de rapidement trouver, au volant, la commande du son pour le système audio…

Long et lourd, le Traverse n’a évidemment aucun gène sportif à offrir une fois en route. De garde au sol assez élevée, il commande même d’aborder les courbes avec respect. Sa transmission six rapports ne propose aucun mode manuel et se fait confuse en décélération. Sans surprise, la consommation en carburant est assez élevée, pour celui qui pèse presque cinq tonnes métriques…

Quand on prend quelqu’un ou quelque chose en aversion, mieux vaut parfois demander conseil à d’autres avant d’aller trop loin. À Bob Lanno, par exemple. Ce pompier retraité de Montréal Ouest a conduit des produits GM toute sa vie et il est en train de se magasiner un nouveau camion. Qui de mieux pour nous dire un peu de bien du Traverse?

Erreur : lui qui envisageait d’en faire l’acquisition (c’était ça ou le GMC Acadia) n’a conduit qu’une quinzaine de minutes avant d’affirmer, sans appel : « C’est non. »

Ah non, et pourquoi? Parce que, dit-il, la direction est sans saveur et de trop grand rayon de braquage (12,3 mètres) : « On dirait qu’il lui manque quelque chose. »

Non aussi parce que le moteur est peu raffiné (il s’agit pourtant d’un nouveau V6 de 3,6L à injection directe). S’il ne manque pas de puissance (288 chevaux), reste qu’il ne semble pas tourner rond, dit notre essayeur-maison.

Enfin, l’habitacle, de style commun, « ne m’attire absolument pas, » lance encore Bob. « Et les sièges, avec leur soutien lombaire proéminent mal placé, ne sont pas confortables. »

Oh, notre ami Bob a aussi trouvé le véhicule d’une longueur à faire peur, dans les stationnements…

Parce que tout n’est pas noir, il faut dire que le Traverse accepte un lot de chargement assez impressionnant : 3296 litres derrière la première rangée. C’est huit fois plus que ce qu’héberge le coffre d’une Chevrolet Cobalt, ça.

Aussi, les places arrière sont spacieuses – surtout dans les versions sept passagers, qui sacrifient la 8e place au profit de deux sièges capitaine au centre.

Mais la liste des points positifs est fort courte, d’autant plus qu’on ne peut y inscrire des équipements de confort et de fonctionnalité qui sont pourtant de plus en plus courants dans cette catégorie de véhicules; le régulateur de vitesse intelligent et le démarrage sans clé, par exemple.

Pour tout dire, il est dommage que GM se soit laissé aller à mettre son Traverse sur le marché. De un, il n’en avait vraiment pas besoin et de deux, il montre ainsi le côté peu reluisant de ses affaires, lui qui en est pourtant arrivé à de très bons produits ces dernières années, comme avec les Chevrolet Malibu et Saturn Aura.

Ici, le Traverse n’émerge pas comme un bon élément de la gamme, encore moins lorsqu’on le compare aux véhicules concurrents. Personnellement, si j’avais besoin de tout cet espace et de cette capacité d’accueil à bord d’un seul véhicule, j’opterais pour le Ford Flex (chronique du 10 novembre dernier), qui allie conception de qualité, bon niveau d’équipements et… si silhouette d’enfer!

 

 

FICHE TECHNIQUE :

Chevrolet Traverse 2009

Multi-segments sept ou huit passagers

Moteur : V6 de 3,6L à injection directe.

Performances : 288 chevaux, 270 lbs-pi

Boîte : automatique six rapports

Traction : avant, intégrale

Roues : 17, 18 ou 20 pouces

Consommation (ville – autoroute) :

FWD : 12,7L – 8,4L/100km

            AWD : 13,1L – 8,8L/100km

Réservoir : 83 litres

Capacité remorquage : 2363kg (5200 livres).

Sécurité de série : freins ABS, six coussins gonflables, système de stabilité

Cargo : 3296 litres (derrière la 1ère rangée)

Construction : Spring Hill, Tennessee

Prix : de 35 620$ à 50 560$ (!!)

 

POUR

Cabine spacieuse

Très grand espace cargo

 

CONTRE

Tout le reste…

Copyright © 2015 Nadine Filion. Tous droits réservés.