Nissan Pathfinder 2009: Pas pour les « types sauce »!
jeudi, 1 janvier 2009
Il y a les «types sauces», qui veulent un utilitaire qui les transportent doucement vers leur destination, à la manière d’une grande berline. Et il y a les «types camions», qui souhaitent un conquérant des grands boulevards, voire des sentiers non battus. Le Nissan Pathfinder est de cette dernière trempe – l’un des rares encore sur le marché, d’ailleurs.

Fiche technique

MarqueNissan
ModelPathfinder
Année2009
MoteurV6 (4,0L), V8 (5,6L)
TransmissionAutomatique 5 rapports

Mine de rien, le Pathfinder nous accompagne depuis 22 ans. L’un des premiers SUV lancés sur le marché, il n’a pas failli depuis à sa réputation de « truck ». Ses lignes musclées et massives ne cherchent en rien à dissimuler ses dimensions de mastodonte – des dimensions qui permettent de proposer, de série, la 3e banquette.

Trois variantes figurent au catalogue : S, SE et LE. Je vous conseille d’oublier celle de base : elle est dépourvue d’à peu près tous les éléments intéressants énumérés à la fiche technique. À l’opposé, la variante SE est convenablement équipée et constitue la bonne affaire. Pour ceux qui en veulent toujours plus, côté équipements et puissance, ou qui doivent remorquer plus que leur lot, la version LE s’amène désormais avec le moteur V8.

Notez qu’aux tests frontaux de collision de l’américaine NHTSA, le Pathfinder ne récolte que quatre étoiles sur cinq, alors que la bonne majorité des utilitaires réussissent la note parfaite à ce chapitre.

D’abord, rappelez-vous qu’en montant à bord du Pathfinder, il ne faut pas chercher le raffinement Infiniti. L’assemblage du Nissan est certes de qualité, mais l’insonorisation n’est pas fantastique – un désagréable bruit de vent passe aux piliers A et le roulement des pneus se fait pas mal trop entendre.

Même si le premier coup d’œil intérieur est plaisant, surtout dans la version LE avec son revêtement roux/fauve, un regard plus appuyé fait découvrir des boiseries artificielles, un cuir qui tient du synthétique et un revêtement de plastique rêche. Notre version essayée faisait aussi entendre des craquements douteux à la fenêtre du conducteur. Pour un véhicule qui dépasse les 50 000$ dans sa version la plus luxueuse, c’est décevant.

N’en jetez plus, la cour est pleine? Laissez-moi quand même critiquer l’absence d’un volant télescopique, de même que des commandes peu intuitives. En effet, l’on confond régulièrement le volume de la radio avec l’ajustement de la climatisation, pendant que certaines autres commandes audio sont disposées à l’extrême droite, presque hors de portée du conducteur.Par contre, l’espace réservé à l’avant et au centre est généreux – il faut savoir se serrer les genoux à l’arrière, mais c’est de bonne guerre. De même, les rangements sont pratiques et les sièges avant sont confortables. Oh, et la version LE est dotée du volant chauffant, un élément de confort plutôt rare, dans le marché.

L’an dernier, le Pathfinder a hérité, pour la première fois de sa vie, d’un moteur V8. Très puissant, ce V8 de 5,6L : 310 chevaux, soit 44 chevaux de plus que pour le V6 de 4,0L. Surtout, avec ses 388 lbs-pi de couple, il permet de remorquer un millier de livres supplémentaires (3175 kg). Malheureusement, cet engin n’a pas daigné adopter une transmission séquentielle six rapports; elle se contente donc d’une presque désuète boîte cinq rapports.

Question de faire honneur à sa réputation d’aventurier, l’utilitaire intermédiaire de Nissan offre, encore et toujours, un véritable système quatre roues motrices. Comme pour le petit frère Xterra, ce dispositif propose la gamme à bas régime, pour les situations les plus corsées - le Pathfinder s’en tire alors bien mieux que la compétition. Il propose par ailleurs le mode « automatique », très pratique si l’on ne veut favoriser la consommation en carburant la plus optimale possible.

Même si le Pathfinder dispose d’une suspension indépendante, ce qui en théorie devrait lui assurer une balade confortable, son châssis à échelle, puisé à même l’expertise des Titan et Armada, lui confère un comportement routier typiquement « camion ». Quelques petits sautillements ici et là, au gré des cahots de la route, nous prouvent qu’on ne pilote pas un Lexus RX350.

La puissance du V6 est correcte, n’allez pas croire le contraire. Mais le V8 est définitivement d’une grande virilité. Avec lui, le 0-100km s’effectue en 6,8 secondes – presque deux secondes plus vite! Par contre, attendez-vous à des décollages qui secouent la caisse. Et si les freinages sont convaincants (plus que pour le « petit » Xterra, c’est tout dire!), ils font fâcheusement plonger du nez.

En virages serrés, la garde au sol élevée est un excellent rappel qu’il n’y a qu’un seul Michael Schumacher sur la terre. Et que, bien sûr, ce n’est pas nous. Enfin, un bon mot pour la direction : précise, elle laisse bien transparaître les sensations de la route.

Dans le marché très concurrentiel des utilitaires intermédiaires, on pourrait reprocher au Pathfinder quelques petites absences. Pas de volant télescopique, toujours pas de hayon électrique, des rideaux gonflables et coussins latéraux qui ne sont pas de série pour toutes les versions. (allo, la sécurité!)

Le Pathfinder arrive néanmoins à se démarquer par son attitude de macho de la route, rehaussé par l’un des rares vrais systèmes à quatre roues motrices encore offerts par l’industrie. Les « types sauces » n’en voudront pas, mais les « types camions » sauront reconnaître la proposition.

 

POUR:

Toutes les versions hébergent sept passagers

Véritable – et efficace – système quatre roues motrices

Volant chauffant! (LE)

Puissant, très puissant V8

Capacité maximale de remorquage à 3175 kg

 

CONTRE:

Coussins et rideaux gonflables pas de série pour toutes les versions

Habitacle qui fait bon marché

Insonorisation déficiente

Commandes peu intuitives

À quand la séquentielle six rapports?

Toujours pas de volant télescopique

 

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