Ford Explorer V6: L’utilitaire n’a plus d’Explorer que le nom
lundi, 20 juin 2011
C’est comme si on l’avait sorti du bois pour le domestiquer, ce nouvel Explorer. Moins capable hors des sentiers battu, il se comporte mieux sur les routes qu’auparavant, en plus d’offrir davantage de confort, plus d’espace et un lot incroyable de technologies. Mais la cour commence à être pleine chez Ford…
Interieur
(14/20)
Technologie
(15/20)
Mécanique
(14/20)
Comportement
(12/20)
Conclusion
(14/20)

Fiche technique

MarqueFord
ModelExplorer
Année2011
MoteurV6 (3,5L) (version essayée)
TransmissionAutomatique 6 rapports

C’est un fait : combien de conducteurs mettent réellement leur véhicule de plus ou moins 40 000$ (voire 50 000$ lorsque ‘full equip’) dans la boue, le sable et autres bonheurs d’off-road? Très peu. Alors, c’est dit le nouvel Explorer 2011, exit le système quatre roues motrices et sa boîte de transfert.

Résultat : le Ford Explorer n’a plus les mêmes aptitudes qu’autrefois dans les bois – aptitudes que conserve cependant le nouveau Jeep Grand Cherokee. Et ça se voit du premier coup d’œil dans cette silhouette plus détendue où l’on doit chercher longtemps avant d’y trouver un relent de « mon truck est plus gros que le tien ».

L’Explorer a profité de ce passage générationnel pour monter sur une nouvelle plateforme : fini le châssis à échelle, bonjour la structure monocoque, ce qui assure une présence plus douce et plus solide sur la route. La plateforme d’assemblage n’a plus rien à voir avec la camionnette F-150 (à propulsion) : on fait maintenant affaire avec celle (à traction) qui accueille le Ford Flex… et la berline Taurus. Vous avez bien lu : la berline Taurus.

Plus long et plus large, l’utilitaire accorde plus d’espace au cargo et à ses passagers– qui peuvent être jusqu’au nombre de sept à bord. Le dégagement aux têtes es cependant réduit en raison de cette ligne de toit moins élevée. Les rangements sont plus imposants et bravo pour cette 3e rangée qui accepte de s’enfoncer dans le plancher, un transfuge des fourgonnettes – ça libère encore plus d’espace cargo.

Côté motorisation, on a fait table rase sur le V8 pour n’accorder qu’un nouveau V6 (3,5 litres) et, plus tard cette année, un… quatre cylindres turbo (2,0 litres). Voyez comme on s’éloigne de l’Explorer d’avant? Ceci dit, un grand bravo pour ce souci de réduction des cylindrées et, par conséquent, de la consommation en carburant.

La motorisation essayée (V6) est d’une grande douceur, de bonne puissance (290 chevaux, c’est très respectable) et le tout est bien étagé d’une boîte automatique six rapports (au mode manuel peu intéressant à manier, avec cette petite commande au bout du pouce, mais bon). De fait, conduire un Explorer a maintenant tout à voir avec conduire un Edge et ceux qui veulent l’impression ‘truck’ seront déçus.

Surtout que la boîte de transfert n’est plus au rendez-vous. On se contente d’une traction intégrale variable à l’aide d’un sélecteur, au gré des terrains: neige, sable, boue. L’Explorer accepte de bien se débrouiller dans la neige et la gadoue, voire dans quelques bons trous d’eau, mais on sent ses limites (sa garde au sol est d’ailleurs réduite) et il serait fou de lui en demander autant qu’à un Grand Cherokee.

De surcroît, il faut oublier ça, les remorquages de 7000 livres; la limite est désormais de 5000 livres. La contrepartie : une consommation en carburant nettement améliorée – jusqu’à 20% versus l’ancien V6, c’est quand même quelque chose.

Autre changement notable : la direction se fait électrique et vrai qu’on sent moins de connexion avec la route – peut-être le plus grand défaut du véhicule avec des pédales qui manquent de mordant (bien que le freinage soit très convaincant), mais ce n’est pas suffisamment désagréable pour lui en tenir rigueur.

Au contraire, on encense le confort grandement amélioré, l’intérieur de classe, l’insonorisation de qualité et cette foule de gadgets qui fait marque chez Ford et qu’on aime – mais qui font nécessairement grimper la facture. Pensez toit panoramique, sièges avant chauffants et ventilés, avertisseur de circulation transversale, régulateur de vitesse intelligent , voire stationnement automatisé.

L’Explorer est tellement passé à autre chose que c’est à se demander pourquoi on ne lui a pas accordé une nouvelle désignation. Au lieu de quoi, les acheteurs d’autrefois pourraient être déçus de ne pas retrouver les gènes ‘camions’.

Ceux qui passeront par-dessus cette déconvenue trouveront un véhicule agréable à piloter, de bon caractère, solide sur la grand-route parce que profitant d’un meilleur centre de gravité, mais quand même capable de franchir quelques obstacles. Et, surtout, qui bénéficie d’un confort rehaussé et d’une conception moderne – bref, un véhicule beaucoup plus ‘famille’.

Sauf que ça, on en trouve déjà dans la salle de montre de Ford. Entre l’Edge et le Flex, où l’Explorer trouvera-t-il à se garer? Ça commence à faire du ‘cross-over’ dans la cabane, ça.


POUR

- Consommation en carburant réduite de 20%
- Grand confort intérieur
- Douce et puissante motorisation
- Comportement routier qui a bon caractère
- Des gadgets, en voulez-vous? En voilà!

CONTRE

- Finie, la boîte de transfert
- Capacités hors-routes moindres
- Moins de dégagement aux têtes
- Capacité de remorquage réduite
- Explorer… vraiment?

FICHE TECHNIQUE : Ford Explorer 2011
Type : Utilitaire intermédiaire, six ou sept places
Moteur essayé : V6 de 3,5 litres
Performances : 290 chevaux, 255 lb-pi
Boîte : automatique à six rapports
Traction : intégrale
Direction : électrique
Suspension : indépendante
Roues : 17, 18 ou 20 pouces
Consommation (/100km) : 12,5L (ville), 8,8L (autoroute)
Cargo : 2285 litres maximum
Remorquage maximal : 5000 livres
Fabrication : Chicago, Illinois

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