Nissan Pathfinder 2013: il lance la serviette
lundi, 7 janvier 2013
Le Nissan Pathfinder a été l’un des premiers utilitaires à faire son entrée sur le marché – il y a de ça presque trois décennies. Malgré le passage du temps, il a conservé son attitude de «truck», ses aptitudes hors-route. Mais voilà, la modernité vient d’avoir raison de lui.
Interieur
(14/20)
Technologie
(13/20)
Mécanique
(12/20)
Comportement
(13/20)
Conclusion
(13/20)

Fiche technique

MarqueNissan
ModelPathfinder
Année2013
MoteurV6 (3,5L)
TransmissionCVT

Pour sa 4e génération, le Nissan Pathfinder abandonne définitivement le châssis à échelle (empruntée à la camionnette Titan) et adopte la structure monocoque, plus conventionnelle, de l’Infiniti JX. Même qu'on a fait appel aux amortisseurs à double-course lancés avec la nouvelle berline Altima.

La bonne nouvelle de cette transformation? La balade est nettement plus contrôlée et confortable qu'auparavant. Finis, les sautillements qui résonnaient jusque dans le volant, bonjour la tenue de route souple et assurée.

Moins… viril

La mauvaise nouvelle, pour certains du moins, c’est que le système quatre roues motrices n’est plus. L'utilitaire de Nissan était l’un des rares à encore proposer la gamme à bas régime, en lieu et place de quoi il s'offre désormais avec la traction intégrale. Même qu'il s'offre, de base, en deux roues motrices, mais nous vous dirons plus loin que vous n’en voudrez pas, de celle-là.

Certes, ceux qui veulent le « p’tit bœuf » pour passer là où ça ne passe pas devront désormais se tourner vers les Jeep Grand Cherokee ou Toyota 4Runner. Mais qui a besoin d’un système 4x4 aussi viril?

Pour la majorité, le dispositif « i-Tout Mode » qui s’installe à bord du Pathfinder fera amplement l’affaire. De fait, il est l’un des seuls à permettre, d’une commande, le verrouillage 50-50 du couple entre les essieux. Ce dernier mode nous a permis de bien rigoler dans la tempête du siècle. Le seul hic: on ne peut l'engager à la volée, il faut être à l'arrêt presque complet pour l'engager.

Passage à la pompe moins douloureux

Sous le capot du nouveau Pathfinder, on retrouve le V6 de 3,5 litres qui équipe bon nombre de véhicules Nissan - et qui développe ici 260 chevaux. Certes, c’est six chevaux de moins que l’ancien V6 de 4,0 litres, mais c’est produit de manière beaucoup plus raffinée.

Le couple souffre, cependant : à 240 lb-pi (en baisse de 48 lb-pi), il est l’un des plus faibles de la catégorie. Du coup, le remorquage maximal diminue à 2273 kilos, soit une réduction 450 kilos.

Toujours pas d’injection directe pour ce V6, mais parce qu’on lui annexe une transmission CVT, il consomme un quart moins de carburant. Vous avez bien lu : le nouveau Pathfinder se fait 25% moins gourmand qu’à la génération précédente (merci également à une diète qui lui fait retrancher 225 kilos).

À vitesse de croisière sur l’autoroute, nous avons pu enregistrer du 10,2L/100km et c’est dans le très correct. Ce qui nous a davantage étonné, c’est qu’au beau milieu de la tempête, même avec la traction intégrale verrouillée, nous avons enregistré du 9L/100km. Bon, il faut avouer qu’on ne roulait « qu’à » 70 ou 80 km/h…

Vous avez bien lu, prise deux : c’est une boîte CVT qu’on a mise là-dedans. Nissan ne le crie pas sur tous les toits, mais il s’agit là d’un des premiers, sinon du premier utilitaire du genre (qui n’est pas hybride) à confier sa transmission à une boîte aux rapports infinis.

Conséquence : les accélérations ne sont pas dithyrambiques et l’oreille doit s’habituer à ces révolutions sans fin – ce que la nôtre n’a toujours pas fait après toutes ces années. Mais bon, c’est le prix à payer pour un passage moins douloureux à la station-service et nous ne jetterons pas la pierre aux constructeurs qui priorisent l’économie d’essence.

Révolution… nécessaire

Dehors comme dehors, considérons que c’est une révolution… dont le Pathfinder avait bien besoin.

Dehors, les lignes massives et musclées, la grille « rentre-dedans » et la silhouette macho aussi large que haute… cèdent le pas à une allure plus endimanchée et plus urbaine qui, si elle ne déplace pas les montagnes, est tout de même fort agréable au regard.

Dedans, les commandes, autrefois peu instinctives et peu ergonomiques, ont retrouvé la logique. Les matériaux sont de bien meilleure facture et si l’insonorisation n’est pas parfaite, avec ce bruit constant de la route qui envahit par la section arrière, c’est nettement mieux qu’auparavant.

Surtout, et comparativement à l’ancien habitacle qui faisait figure de parent pauvre même dans les variantes à 50 000$, l'impression générale en est désormais une de sophistication, à la presque Infiniti.

Pu besoin d'un baccalauréat

Côté espace, la carrosserie s’est élargie (de 11cm!), mais la silhouette a été réduite en hauteur, ce qui place le dégagement aux têtes en queue de peloton de la catégorie. Par ailleurs, la banquette de seconde rangée est toujours installée aussi hautement en cabine, ce qui complique la vie aux gens de petite taille qui doivent alors littéralement grimper à bord.

Contrairement aux Grand Cherokee et 4Runner, le Nissan Pathfinder risque (encore) la 3e rangée de sièges. Voilà qui lui permet d’accueillir sept passagers, à l’instar des Ford Explorer et Toyota Highlander.

Pour donner une chance aux genoux de tout le monde, la seconde rangée accepte de coulisser: bravo. Aussi, le Pathfinder propose des sièges et des dossiers qui se rabattent plus aisément et avec davantage de polyvalence, bien qu'ils demeurent lourds à manipuler. Auparavant, il fallait détenir un baccalauréat pour manipuler tout ça...

8000$ moins coûteux, mais…

Combien, pour tout ça? Oh, on ne vous l’avait pas encore dit? Avec un prix de départ sous les 30 000$, le nouveau Pathfinder se fait 8000$ de moins coûteux qu’auparavant.

La « pogne »? C'est que vous n’en voudrez pas, de cette variante d'entrée de gamme. D’abord, elle n’est livrée qu’avec les deux roues motrices – et au Québec, un utilitaire sans au moins la traction intégrale, c’est comme de partir pour le Pôle Nord sans bottes d’hiver : impensable. Aussi, l’équipement est très minimal. Imaginez: la communication Bluetooth n'est même pas offerte de série...

Non, vous voudrez davantage reluquer les variantes AWD mieux équipées comme la "SV", mais pensez alors investir au minimum 35 000$, voire au-delà des 42 000$ pour la version Platine.

Vous obtiendrez toutefois quelques gâteries bien appréciées, comme le volant chauffant, le hayon électrique, le déverrouillage sans clé et la caméra de recul – une nécessité sur un véhicule de plus de 5 mètres, si vous voulez notre avis...


POUR

Balade plus confortable

Prix de départ nettement réduit

Beaucoup plus économique en carburant

AWD efficace et qui se verrouille

Habitacle bien pensé, bien soigné

Silhouette plus urbaine - moins "rentre-dedans"

CONTRE

Les variantes deux roues motrices? Oubliez les…

Régulateur de vitesse intelligent absent de la liste des options

Couple réduit - remorquage maximal aussi

La boîte CVT...

Version de base sous-équipée


FICHE TECHNIQUE

Nissan Pathfinder 2013

Utilitaire intermédiaire, 7 places

Moteur : V6 de 3,5 litres

Performances : 260 chevaux, 240 lb-pi

Boîte : CVT

Consommation (ville / autoroute) :

2RM : 10,5L – 7,7L / 100km

4RM : 10,8L – 7,9L / 100km

Traction : 2RM ou intégrale (qui se verrouille)

Direction : électrique

Suspension : indépendante (multibras à l’arrière)

Roues : 18 ou 20 pouces

Cargo: 2243 litres (max)

Remorquage max : 2273kg (5000 lbs)

Fabrication : Tennessee, É.-U.

Concurrence : Ford Explorer, Jeep Grand Cherokee, Honda Pilot, Toyota Highlander.

Prix : à partir de 29 998$ (AWD : à partir de 31 998$)

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