smart fortwo electric drive 2017: de plus en plus de compromis
mardi, 17 janvier 2017
À l’ère électrique où les voitures à batteries voient leur autonomie doubler, leurs options de sécurité se bonifier et même leurs prix d’étiquette diminuer, la nouvelle smart fortwo electric drive 2017 voit, tout au contraire, ses compromis creuser l’écart versus la concurrence. Mais ça ne semble pas déranger les Canadiens: la smart fortwo, deux fois sur trois, ils l’achètent en électrique, de toute façon.
Interieur
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Technologie
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Mécanique
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Comportement
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Conclusion
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Fiche technique

Marquesmart
Modelfortwo electric drive
Année2017
Moteurélectrique
Transmissionunique

Dedans comme dehors

Miami, Floride – La smart fortwo electric drive 2017 suit évidemment les traces de la 3e génération de la mini-urbaine lancée en septembre 2015. C’est dire que la fortwo «verte» qui débarque avec plus d’une année de retard sur ses consoeurs à essence adopte leur allure plus masculine, leur museau «bouledogue», leur plateforme empruntée à la Renault Twingo et le court rayon de braquage que les bonzes de smart sont si fiers de rappeler: 6,95 mètres entre deux trottoirs. (Et vrai qu’il s’agit là de la manoeuvre la plus agile de toute l’industrie.)

Mais pour celle qui s’amène en variante coupé ce printemps, puis en décapotable à l’été (non, toujours pas de smart forfour, électrique ou pas, pour l’Amérique…), on n’ajoute qu’à peine 10% de plus de kilomètres entre les branchements.

Qui plus est, les modèles nord-américains ne profitent pas de la recharge rapide, encore moins de ce nouveau système de récupération intelligent au freinage.

Dommage. À moins que… le prix d’étiquette, que l’on connaîtra plus près du débarquement chez les concessionnaires, suivra la tendance européenne, avec une réduction de 10%?

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Pour la smart fortwo electric drive 2017, toujours que deux places, mais parce que la nouvelle génération a cru de 10 centimètres en largeur, voilà qui permet un bien meilleur voisinage des coudes à l’intérieur. Remarquez, et tous les amoureux de la smart vous le diront: on a toujours eu – et on a encore l’impression d’être à bord de plus grande voiture que ne le laissent supposer les petites dimensions extérieures.

Aussi, toujours ce petit espace cargo (350 litres jusqu’au toit) qui convient pour un week-end de congé, mais pas pour la virée chez Coscto ou Ikea. Heureusement, les batteries ne viennent pas contrecarrer les plans de rangement, puisqu’elles sont installées sous les fesses des deux occupants.

De fait, revoyez ici les qualités intérieures que nous accordions à la nouvelle génération de smart fortwo et dites-vous qu’elles demeurent en poste pour la variante électrique. Les limites aussi, évidemment.

Un bon mot pour l’insonorisation, de niveau supérieur à ce qu’exige la catégorie. Du coup, l’habitacle baigne dans une sophistication auditive feutrée, ce qui au demeurant est un exploit en l’absence des bruits de moteur.

Pour ceux que cela intéresse, sachez que les teintes de carrosserie s’offrent en quatre fois plus de combinaisons que les blanc-vert ou noir-vert d’auparavant – qu’Annne Winkler, la grande patronne de smart elle-même haute en couleurs, avait qualifié d’ennuyantes…

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Technologie

Contrairement à la tendance qui voit les autonomies dépasser les 300 kilomètres entre les branchements, la nouvelle smart électrique s’annonce moitié moins généreuse: ce sont donc au max 160 kilomètres pour elle, selon le cycle de tests nord-américains. C’est à peine une augmentation de 10% versus les 145km de l’electric drive précédente.

Pour avoir jeté un oeil à l’instrumentation de quatre différentes smart fortwo electric drive 2017 pleinement rechargées, nous n’avons pas vu d’autonomies maximales dépassant les 135 kilomètres (83 miles). Par contre, une virée de 51 kilomètres sans climatisation (même à 35 degrés Celsius… fallait le faire!) en mode normal, tant en ville que sur autoroute, nous a fait siroter tout juste 46 kilomètres d’autonomie.

C’est dire qu’à première vue, les prétentions du constructeur ne sont peut-être pas les plus exubérantes en ville, mais au moins, elles s’avèrent.

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Ce qui est moins heureux, c’est que les plus grandes percées à bonifier la smart electric drive 2017 ne traversent pas l’Atlantique jusqu’à nous. C’est le cas du système de récupération de l’énergie du freinage, qui se dit intelligent parce que doublé d’un radar anticipant la circulation. Du coup, la récupération serait améliorée de 30% – quand même!

Autre manque technologique pour nous, Nord-Américains: la recharge rapide en 45 minutes par chargeur de 22 kWh se réserve à l’Europe. Remarquez, 45 minutes ne sont pas vraiment considérées comme de la recharge rapide (20 minutes l’auraient été).

Bonne nouvelle pour nous: les accumulateurs lithium-ion, toujours l’oeuvre de la filiale Deutsche Accumotive, acceptent désormais d’être ravitaillés deux fois plus rapidement. Le chargeur interne a fait le grand bond, côté capacité (de 3,3 kWh à 7,2 kWh) et lorsque branché au 220 volts, il devrait permettre la recharge jusqu’à 80% en deux heures et demie.

Côté équipements de sécurité, c’est mieux qu’à la génération précédente, mais ce n’est pas encore assez. Tout comme la soeurette à essence, la nouvelle mouture de smart electric drive profite de l’avertissement à la collision frontale, mais elle doit encore faire sans l’alerte aux changement de voie et aux angles morts, qui ne sont pas même offerts en option.

Pourtant, ces dispositifs se démocratisent à vitesse grand V, allant jusqu’à être de série sur les modèles d’entrée de gamme comme les Toyota et les Honda.

De même, si la caméra de recul est au rendez-vous, l’alerte à la circulation transversale ne l’est pas. Voilà pourtant une presque nécessité, pour une si courte voiture: une collision en perpendiculaire dans un stationnement menace non pas le coffre, mais directement les occupants.

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Mécanique

Comportement

De toujours, on a considéré la smart fortwo à son meilleur en électrique et c’est encore le cas. La conduite mieux composée de la plus récente génération est, pour la variante electric drive, améliorée par la présence des batteries en position centrale du plancher, ce qui en bonifie le centre de gravité et, du coup, l’assurance routière.

Son freinage est efficace et, de fait, tant cette pédale que celle de l’accélérateur sont plus réactives que pas assez. La grande qualité demeure cependant la direction (assistée), qui livre une communication précise avec le bitume, de résistance mieux équilibrée qu’escompté chez pareille petite.

La transmission en mode direct permet de livrer sans à-coup les 81 chevaux (en hausse de six) et, surtout, les 118 lb-pi de couple (un quart de plus) de l’organe électrique. Celui-ci est emprunté à la Renaut Zoé et accepte de grimper jusqu’à 130 km/h (une augmentation de 5 km/h).

Ces hausses ne se reflètent cependant pas dans le 0-100km/h, qui demeure à 11,5 secondes, une éternité comparativement aux quatre ou cinq secondes des Tesla Model S, voire à la marque sous les sept secondes de la nouvelle Chevrolet Bolt.

C’est pourquoi le constructeur mise plutôt sur le… 0-60km/h, qui s’exécute en 4,9 secondes – et vrai qu’à ce sujet, la smart se fait plus dynamique dans la réalité que sur papier.

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Conclusion

Jusqu’à présent, la smart électrique faisait bande à part en n’offrant que deux ans de garanties pour ses batteries. Mais toutes les études sur le sujet vous le dirons: les accumulateurs tiennent leur charge et conservent leur efficacité beaucoup plus longtemps que ne durent les voitures elles-mêmes.

Smart a donc rectifié le tir et, pour sa smart fortwo electric drive 2017, garantit ses batteries pour huit ans, mais seulement pour 100 000km – selon le premier terme atteint. Chez la concurrence, les couvertures sont plutôt de 160 000km.

On ne sait encore quel sera le prix demandé pour celle qui, de toujours, a été l’électrique la moins chère de notre marché. Rappelons qu’à la dernière génération, l’electric drive demandait 26 990$ pour le coupé et 29 990$ pour la cabrio.

Cela dit, la patronne ANnette Winkler nous a confié que «si les prix ont diminué de 10% en Europe, je ne vois pas pourquoi ça serait différent ici.» Eh bien, si notre huard ne nous fait pas trop mal, une diminution de 10% chez nous signifierait un prix de base à 24 300$.

Moins les 8000$ de rabais accordés par le gouvernement provincial, voilà une étiquette de 16 500$ qui placerait la smart électrique SOUS le prix de base des variantes à essence (à partir de 17 300$).

Il sera alors définitivement plus facile d’accepter les compromis énumérés plus haut en autonomie, en recharge et en technologie pour cette toute première voiture électrique ever à s’afficher à coût moindre que sa contrepartie à carburant.

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