Honda CR-V 2014: Raisonnable... et populaire

Essais routiers
mercredi, 12 mars 2014
Des utilitaires compacts, il en pleut sur notre marché. Pensez Nissan Rogue, Toyota Rav4, Subaru Forester, Volkswagen Tiguan… Les plus vendus au Canada? Le Ford Escape (au 5e rang des camions les plus populaires en 2013) et le Honda CR-V (en 7e position). Il doit bien y avoir une raison derrière cette notoriété, non?
  • Depuis toujours, le Honda CR-V est le grand raisonnable de sa catégorie – sur tous les plans. D’abord par son allure contemporaine, avec ses glaces latérales qui se terminent en goutte d’eau, mais qui ne déroge pas à ses grands principes de classicisme qui vieillissent bien.

    L’utilitaire nippon se fait également rationnel sur le plan de ses équipements, de son habitacle, de sa technologie (bien qu’on aimerait cette dernière un tant soit peu plus extravertie), de son comportement routier et, surtout, de sa consommation en carburant.

    Imaginez: même sans injection directe et sans transmission automatique moderne, le Honda CR-V est l’un des plus frugaux en essence.

    Complétez le tout d’une mécanique hyper-fiable, qui se traduit par l’une des meilleures valeurs de revente du marché, et vous obtenez un utilitaire compact qui s’illustre au palmarès des 10 camions les plus vendus au Canada – année après année.

    De fait, de mémoire de journaliste automobile depuis une décennie et demie, je ne me souviens pas d’une année où le Honda CR-V n’a pas figuré au fameux Top 10 de Dennis DesRosiers, le grand manitou canadien de la statistique de “chars”…

  • Intérieur

    Si l’habitacle du Honda CR-V ne remporte certes pas des prix “groovy” de design, reste qu’il est l’un des plus spacieux de la catégorie. À commencer par la console centrale, deux fois plus logeable que la compétition.

    Aussi, le dégagement est généreux à toutes les places, même à la 5e place au centre de la banquette, puisque les pieds de son occupant apprécient le plancher bien à plat.

    Bien sûr, on regrette la disparition, au dernier passage générationnel de 2012, de la banquette non seulement coulissante, mais qui se rabattait en configuration 40/20/40.

    Mais les dossiers s’inclinent toujours vers l’arrière, parfait pour la petite sieste du midi. Et lorsqu’on la rabat en 60/40 (tout à fait à plat, merci à un intelligent système d’assises qui se rétractent), ladite banquette dégage l’une des plus vastes aires de cargo du segment, avec plus de 2000 litres de disponibilité.

  • Technologie

    Côté techno non plus, ce n’est pas Honda qui remportera les Oscars. (Pour ça, il faut plutôt se tourner vers le Ford Escape.)

    Mais quand même: la 4e génération de l’utilitaire japonais a tenté la modernité, avec l’écran de bord et la lecture des textos offerts de série – vous avez bien lu: de série.

    Sauf que ces renseignements, en se dédoublant, font que leur activation n’est pas instinctive. Après une semaine d’essai, nous tâtonnions encore entre les écrans “dysfonctionnels” – pardon, multifonctionnels.

    Ceci dit, l’utilitaire de Honda fait ce pour quoi on le choisit: le pratico-pratique, merci notamment à la caméra de recul – elle aussi, de série.

    Que deux regrets: le démarrage sans clé n’est toujours pas proposé. Et même pour la variante Touring à près de 35 000$, on ne voit toujours pas l’ombre d’un hayon électrique – dommage.

  • Conduite

    Le Honda CR-V n’a pas la conduite pimentée du Ford Escape ou du Volkswagen Tiguan, mais son comportement routier, qui mise sur la stabilité et le confort, est tout ce qu’il y a de plus “Touring”, à la limite de la berline. Voilà qui est très, très populaire auprès de la gente féminine…

    La direction (électrique) est précise, mais sans être des plus communicatives. Même que pour un peu, on oublie qu’on conduit – parfait pour réduire le stress, selon certains.

    La suspension? Très neutre et si l’on entend cogner (parfois durement) sur les cahots, ça ne fait que s’entendre; ça ne se ressent heureusement pas dans le bas du dos. Pour ce, on doit dire merci à des amortisseurs qui font leur boulot, mais aussi à des sièges qui, bien qu’ils ne soient pas les plus enveloppants de la catégorie, sont néanmoins parmi les plus seyants.

    Le quatre cylindres (2,4 litres) qui anime le tout de ses 185 chevaux (et 163 lb-pi de couple) est raisonnablement vigoureux, pour des accélérations douces et linéaires. Surtout, il est parmi les plus frugaux, avec le “SkyActiv” du Mazda CX-5 (mais celui-ci a une bonne trentaine de chevaux en moins).

    Ainsi donc, à vitesse d’autoroute, en des températures printanières et avec la verte commande “eco” activée, notre Honda CR-V d’essai, équipé de l’optionnelle traction intégrale, nous a permis d’enregistrer un tout petit 6,6L/100km. (En ville, cependant, oubliez ça, le bouton “eco”: vous n’aimerez pas devoir vous chamailler avec l’accélérateur, lors des reprises.)

    C’est dans le très frugal.

    Pourtant, cette motorisation du Honda CR-V ne profite pas de l’injection directe, la tendance de l’heure pour réduire la facture en carburant.

    Et re-pourtant, elle est exclusivement jumelée à une boîte automatique cinq rapports, sans aucun mode manuel de surcroît.

    Elle est d’ailleurs l’une des rares transmissions de l’industrie à ne pas offrir le passage personnalité – une industrie qui, rappelons-le, propose des boîtes de neuf ou dix rapports….

    Mais bon, Honda a découvert depuis longtemps la recette “frugalité” et s’y colle.

  • Valeur

    Et ça marche.

    Ça marche fort, avec une 7e position au palmarès canadien des camions les plus vendue au Canada (2013).

    Et cette popularité survient en dépit d’un prix qui débute tout juste sous les 26 000$, voire sous les 28 000$ pour la variante AWD (plus 1829$ de frais de transport).

    C’est qu’une telle étiquette de base n’est pas une “bargain”, si l’on compare avec celle des concurrents (par exemple de 24 000$ pour le Ford Escape, de 23 900$ pour le Toyota Rav4).

    Mais à la décharge du CR-V, celui-ci s’amène de série avec les sièges et les rétroviseurs chauffants, la communication Bluetooth, le système qui lit vos textos et la caméra de recul mentionnée plus haut.

  • Conclusion

    Et on dira ce que l’on voudra, la grande fiabilité du Honda CR-V influe positivement sur son incroyable valeur de revente, tant au Canada qu’aux États-Unis.

    Voilà l’élément principal qui, pour ceux qui ont l’intention de l’acheter (plutôt que de le louer) fait pencher la balance en sa faveur depuis une quinzaine d’années.

  • Avantages et inconvénients

    • + Espace intérieur
    • + Sièges confortables
    • + Aspect pratique
    • + Économie d'essence
    • + Espaces de rangement
    • + Fiabilité
    • - Boîte de vitesse
    • - Commandes
    • - Options limitées

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