Subaru Outback: la familiale qui penche vers l'utilitaire

Essais routiers
lundi, 5 octobre 2009
Saint-John, Terre-Neuve – Y’a pas à dire, la nouvelle Subaru Outback s’éloigne de son passé de familiale pour davantage ressembler à un utilitaire. Des dimensions accrues, une garde au sol encore plus relevée, traction intégrale de série, des capacités de remorquage et de la polyvalence à revendre... C’est à se demander si l’Outback 2010 viendra faire de l’ombre à son petit frère l’utilitaire Forester!

Que non, dit le constructeur nippon : il s’agit là de deux véhicules différents, donc de deux clientèles différentes. Vrai qu’à partir de 28 995$, l’Outback navigue dans des eaux un peu plus hautes que le Forester (25 995$). D’autant plus qu’en l’honneur de son passage générationnel, l’Outback hérite d’améliorations importantes.

Il y a d’abord cette nouvelle transmission CVT qui, alliée au moteur de base de 2,5 litres (170 chevaux), vient réduire la consommation en carburant versus la génération précédente (voir notre texte de la semaine dernière sur la Subary Legacy, consoeur quatre portes de l’Outback).

Il y a aussi ces dimensions plus larges et surtout plus hautes, qui procurent davantage d’espace intérieur. L’espace aux têtes à l’avant est l’un des meilleurs de la catégorie, le cargo est un dixième plus vaste qu’auparavant et les passagers arrière profitent d’un bien meilleur dégagement aux jambes – c’était d’ailleurs fort nécessaire.

Il y a aussi cette motorisation tirée du Subaru Tribeca, le six cylindres boxer de 3,6 litres, qui vient se glisser sous le capot de l’Outback (et de la Legacy, d’ailleurs), en remplacement du six cylindres de 3,0 litres. Du coup, la puissance grimpe (de 245 à 256 chevaux) et le couple se fait pas mal plus avantageux (247 lbs-pi, en hausse de 15%). La capacité maximale de remorquage atteint les 1363 kg (3000 lbs).

Question de faire la guerre aux vibrations, ce moteur a été disposé dans un nouveau berceau-cadre avec, pour résultat, un silence tel qu’on peut le croire éteint. Jumelé à une boîte automatique cinq rapports, il accorde des accélérations d’autant plus dynamiques qu’elles peuvent être transigées par le biais de palettes au volant. Même si celles-ci ne provoquent pas des réactions aussi instantanées qu’avec la boîte CVT, on aime avoir le contrôle de sa conduite au bout des doigts.

Avec sa garde au sol rehaussée de 7mm (à 220mm) et sa traction intégrale permanente, l’Outback sait autant y faire qu’un utilitaire, hors des sentiers battus. Dieu merci, le véhicule sait également y faire sur la route. C’est d’ailleurs un plaisir que de piloter sa direction précise, qui profite d’un ajustement plus sportif que la moyenne des autres de sa catégorie.

Certains diront que la balade, suspendue par une nouvelle architecture à double triangulation à l’arrière, est confortable. Personnellement, je l’aurais souhaité plus ferme. Sur les cahots, elle entraîne en effet d’incongrus petits rebonds élastiques. Curieusement, les amortisseurs se replacent exactement là d’où ils ont décollé et la conduite reste donc des plus prévisibles. À grande vitesse, la stabilité n’est pas mise à mal et rien ne bronche.

Dans l’habitacle, les matériaux sont de bonne facture et leur assemblage, serré. Par contre, le tableau de bord « techno » utilise trop de faux aluminium; on dirait le style éclaté d’une chaîne audio portative des années ’90. L’insonorisation est moyenne; les bruits de vent et de pneus sur le bitume sont persistants à haute vitesse. On se console avec des sièges avant, de cavité profonde, qui sont réellement confortables – rappelons qu’ils sont chauffants de série.

Malgré une réduction de son prix de base de 2000$, l’Outback reçoit le volant télescopique (enfin!) et, de série, le système de stabilité. Le hayon électrique et le démarrage sans clé ne sont malheureusement pas encore offerts. Par contre, un bon mot pour ce frein électronique; certes, il fait disparaître le frein à main, mais il a l’avantage du mode anti-recul. Avec ce dispositif, les involontaires replis après un arrêt en montée sont chose du passé. M’est avis que toutes les voitures devraient profiter d’un tel système…


POUR
Habitacle plus spacieux
Changement des vitesses au volant
Sièges confortables et chauffants de série
Moteur H6 plus puissant, plus silencieux
Traction intégrale

CONTRE
Suspension « élastique »
Insonorisation moyenne
Tableau de bord visuellement éclaté
Toujours pas de hayon électrique

FICHE TECHNIQUE: Subaru Outback 2010
Familiale cinq portes, cinq passagers
Moteur essayé : boxer six cylindres de 3,6L
Performances : 256 chevaux, 247 lbs-pi
Boîte : automatique cinq rapports
Consommation (ville-autoroute) :
11,8 – 8,2L/100km
Autre moteur offert : boxer quatre cylindres de 2,5L
Performances : 170 chevaux, 170 lbs-pi
Boîtes : manuelle six vitesses, CVT
Pneus : 17 pouces
Direction : à crémaillère, assistée
Suspension : à double triangulation (arrière)
Cargo : 972L (2019L banquette rabattue)
Sécurité de série : ABS, six coussins gonflables, système de stabilité
Prix : à partir de 28 995$

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