Nissan Altima 2015: Placide, mais si facile...
mardi, 14 octobre 2014
La Nissan Altima n'est pas l'une des conduites les plus dynamiques chez les berlines intermédiaires - pour ça, "il faut plutôt reluquer du côté de la Honda Accord. Elle n'est pas non plus la plus sexy de la catégorie - cette fois, on laisse ça à la Ford Fusion. Mais derrière sa placidité de confortable routière se cache l'une des voitures les plus faciles à apprivoiser. Ce qui n'est pas peu dire, par les temps qui courent...
Interieur
(13/20)
Technologie
(14/20)
Mécanique
(14/20)
Comportement
(12/20)
Conclusion
(13/20)

Fiche technique

MarqueNissan
ModelAltima
Année2015
MoteurQuatre cylindres (2,4L) ou V6 (3,5L)
TransmissionCVT ou... CVT

Dedans comme dehors

La 5e génération de Nissan Altima, débarquée il y a deux ans, ne s'est pas traduite par de grands bouleversements. On lui a conservé ce qui fonctionnait bien (notamment sa motorisation V6 de 270 chevaux) et on lui a accolé une allure élégante, toute en courbes musclées. Certes, c'est réservé, voire un brin anonyme, mais c’est intemporel.

Surtout, on l'a mise à jour d'une télématique évoluée qui, mine de rien, se fait l'une des plus intuitives du marché actuel. M'est avis que si la Fondation AAA avait fait participer le Nissan Connect à sa récente enquête sur les systèmes de communication, le dispositif du constructeur se serait classé en tête de palmarès.

Bref, l'offre de la Nissan Altima est intéressante et, à part quelques absents (pensez sièges ventilés à l'avant et banquette chauffante), le niveau d'équipement est au rendez-vous. Tout comme l'est l'économie de carburant, l'une des plus frugales de la catégorie, merci à une substantielle réduction de poids (en moyenne de 35 kilos) versus l'ancienne génération. Déjà que la Nissan Altima n'a jamais été la plus lourde…

Mais - puisqu'il y a un mais: la conduite des versions quatre cylindres est d'une placidité telle qu'on oublie que l'on conduit. C'est différent pour les variantes équipées du V6, mais ça, ça sera l'objet d'un autre reportage...

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Ni trop grande, ni trop petite, la Nissan Altima exhibe des dimensions dans la bonne moyenne des intermédiaires. Le dégagement aux genoux à la banquette est correct et le volume du coffre (436 litres) est respectable, bien que des (plus petites) compactes comme la Chevrolet Cruze en offrent tout autant.

L'un des plus grands atouts de l'intermédiaire japonaise? Ses généreux rangements, dispersés aux quatre coins de l'habitacle. Aussi, l'insonorisation est de qualité et les matériaux sont de bonne facture.

Mais dans la livrée "beeeiiige", l'aspect de ce cuir et l'apparence de ce faux-bois font plus synthétiques que chaleureux. Qui plus est, en délaissant le quadrilatère pour renouer avec les rondeurs des années 1990, le nouveau volant "clashe" avec la modernité de l'ensemble.

Ceci dit, un bon mot pour les sièges "zéro gravité": plus qu'une parade marketing, cet emprunt à l'industrie spatiale offre un réel confort en réduisant les points de contacts du corps, pour la position la plus neutre possible. Ils sont parmi les plus confos de la catégorie, sinon LES plus confos.

Technologie

Un autre beau bravo va à l'instrumentation en 3D devant les yeux du conducteur, facile à consulter, de même qu'à la planche de bord, bien localisée et dont les commandes, sans être minimalistes, sont logiques à apprivoiser. On a droit là à l'un des systèmes les plus intuitifs de tout le marché.

Cette facilité d'utilisation rejoint le Nissan Connect, qui a de surcroît l'agréable propension de lire les textos. (Soulignons que la technologie se démocratise à vitesse grand V à travers l'industrie - c'est là une mausus de bonne nouvelle).

Toujours du côté techno, il y a l'alerte aux angles morts (très pratique) et de changements de voie (qu'on désactive bien vite), mais ce qu'on apprécie tout particulièrement, c'est l’avertisseur à la circulation transversale en mode recul, de même que le dispositif d’aide au gonflage des pneus. Ce dernier avise d’un coup de klaxon, en manoeuvre de gonflage, que la pression recommandée est atteinte. C'est carrément génial - et vivement la démocratisation à ce niveau-là.

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Mécanique

On l'a dit en introduction, la 5e génération de Nissan Altima s'est amenée sans grands bouleversements. Sous son capot, on a donc conservé pour moteur de base le même quatre cylindres (2,5L) de 182 chevaux, toujours sans injection directe.

La motorisation fait un boulot raisonnable et en toute linéarité, mais sans plus. D'autant qu'on lui a définitivement retiré la boîte manuelle.

Fini, le stick shift. Et vous avez le choix: une CVT... ou une CVT.

Cette transmission à variation continue s'est améliorée de fonctions de maintien et de rétrogradation, et vrai qu'elle a du panache lorsque jumelée avec le V6, ne serait-ce que parce qu'elle s'offre alors avec les palettes au volant, pour le passage des sept rapports virtuels.

Cependant, rien de tout ça pour le quatre cylindres, pas même un mode manuel pour transiger soi-même la puissance. Vous voulez qu'on avale la "pilule" CVT? Donnez-nous des paddle shifts. Du coup, la conduite serait plus directe et - moins bruyamment pointue en révolutions.

Sinon, la Nissam Altima est une sage routière, dotée d'une suspension qui mise davantage sur le confort que sur la sportivité et une direction qui, ma foi, gagnerait à se faire plus précise - mais à ce sujet, les Toyota Camry et Hyundai Sonata sont encore bien moins connectées.

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Conclusion

Certes, en l'absence d'une variante d'entrée de gamme à manuelle moins coûteuse qu'une version CVT, l'étiquette de la Nissan Altima débute à 23 700$. En contrepartie, en raison de cette CVT mais aussi parce que la voiture est l'une des plus légères de sa catégorie (à plus ou moins 1450kg), on a droit à l'une des meilleures - vraies - économies d'essence.

Quelle version est "la bonne affaire à faire"? À notre avis, c’est du côté de l’Altima 2.5SV que ça se passe. Pour 26 200$ (plus 1575$ de frais de transport et préparation), on obtient les roues de 17 pouces, la climatisation automatique bi-zone, le toit ouvrant, les sièges avant et les rétroviseurs chauffants, le support lombaire électrique côté conducteur.

Quelques regrets, quand même, notamment l'absence de sièges avant ventilés et d'une banquette arrière chauffante, qui pourtant se démocratisent même chez des voitures de plus petites dimensions. Et bien qu'on ait affaire à l'une des plus "routières" de la catégorie, toujours pas de régulateur de vitesse intelligent (celui qui tient compte de la vitesse des véhicules devant) pour la Nissan Altima. Dommage. Et on attend toujours le toit panoramique pour éclairer tout le beau monde à bord. Après tout, Nissan s’y connaît en la matière: c'est lui qui a créé la chose avec son SkyView au début des années 2000.

Un dernier point: ne cherchez pas la Nissan Altima Hybride, elle n'a pas survécu au 5e passage générationnel. Et la coupé deux portes, qui continuait d'être produite sur le frame de la génération précédente, vient de disparaître du catalogue...

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